Étant l'un des grands artisans du renouveau du journal "Tintin", avec les séries "Robin Dubois", "Léonard" et "Clifton" (à la suite de Raymond Macherot), nous trouvions intéressant de recueillir les propos de Turk au sujet de sa participation au collectif autour de cet hebdomadaire qui aurait fêté cette année ses 77 ans. Une participation qui rime aussi avec trois nouveautés : un "Léonard", un "Clifton" et la publication de "La Plus Grande BD du monde", un projet paru dans le journal "Tintin" de la belle époque...

Tant sur le plan personnel que professionnel, je connais Zep depuis trop longtemps pour imaginer une seule seconde une interview « classique » où il me ferait l'apologie de son nouveau "Titeuf", que nous attendions tous en cette rentrée littéraire 2023. L'année des 30 ans du personnage, j'ai donc trouvé intéressant de l'imaginer sous la forme d'un « Et si ? », histoire d'aller dans des domaines plus inédits tout en fêtant cet anniversaire. Le plus célèbre des Suisses en bande dessinée (et pas que !) s'y est prêté avec son esprit et sa disponibilité habituelle.

C'est un beau défi que se lance Milo Manara au sortir de son "Caravage" : adapter le best-seller de son compatriote Umberto Eco, "Le Nom de la rose". Ce roman que beaucoup présentèrent comme le premier polar médiéval est, il est vrai, un formidable terrain de jeu pour le dessinateur qu'il est. Le premier tome tient déjà toutes ses promesses et devrait connaître une belle carrière en librairie. Manara est revenu avec nous sur les raisons qui l'ont poussé à relever ce challenge.

Ils sont quelques-uns, dans ce numéro exceptionnel du journal "Tintin" initié par les éditions du Lombard en collaboration avec Moulinsart, à avoir participé à la deuxième génération d'auteurs de l'hebdomadaire. Notre choix s'est finalement porté vers le Suisse Derib, auteur du mythique "Buddy Longway". À la suite de cet entretien, nous publions en avant-première les six pages qui paraîtront dans cette aventure unique vendue en kiosque à la rentrée 2023.

Le tome 1 de "Madeleine, résistante" réalisé par le scénariste Jean-David Morvan et le dessinateur Dominique Bertail, sur les propos de Madeleine Riffaud, a été comme une déflagration dans le monde du 9e art et pas que ! En parcourant l'histoire quotidienne de cette femme résistante, nous entrons dans l'histoire de ces citoyens de l'ombre qui ont permis, à force de petites et grandes actions, de préparer le terrain des forces armées et venir à bout de l'envahisseur allemand. Le tome 2 arrive bientôt en librairie et il est tout aussi passionnant et décapant.

Ce nouvel album d'Alain Ayroles était on ne peut plus attendu après le colossal (et inédit) succès des "Indes fourbes" avec son partenaire de jeu, Juanjo Guarnido. C'est ici avec la complicité de Richard Guérineau, un autre auteur semi-réaliste tout aussi talentueux, qu'il nous raconte la vie débridée de séducteur du chevalier de Saint-Sauveur. Cette saga en trois tomes a déjà le doux goût des "Liaisons dangereuses" de Pierre Choderlos de Laclos. L'auteur nous en raconte les enjeux.

René Dubois est mis en cause dans une affaire d'espionnage à grande échelle. En ces années pays officiellement neutre, livre des informations confidentielles concernant les réfugiés sur leur sol en échange d'autres informations. C'est en enquêtant sur le rôle de la Suisse dans le processus de paix en Algérie dans les années 80 qu'Éric Burnand découvre cette histoire d'espionnage. Après avoir quitté la RTS (Radio télévision suisse), ce journaliste suisse décide de renouer avec sa passion d'historien et se replonge dans cette histoire d'espionnage.

Ce dernier album des "Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec" est un événement dans le landerneau de la bande dessinée. Jacques Tardi, son auteur et créateur, avait promis de s'arrêter à dix albums, et il tiendra promesse. Avec lui, nous sommes longuement revenus sur la création de son personnage féminin et sur plaisir du feuilleton. Un instant rare...

Finies les reprises, ou les « relectures », Blutch revient à ce qui fait son génie : une histoire hors normes, truffée de références, de bons mots, d'humour, de délires graphiques, de surprises et, une fois n'est pas coutume, d'amours ! Sa "Mer à boire" est un océan d'amour, et nous, nous nous y sommes baignés en nage... indienne.

Figure incontournable du mensuel "Fluide glacial" depuis près de vingt-cinq ans, Mo/CDM est l'auteur, entre autres, de "Klébar le chien", "Forbidden Zone", "Philipp Kradow", "La Planete des riches", "Le Meilleur Album de BD de tous les temps" ou "Les Expériences secrètes du professeur Houfman". Il est également le scénariste de "Mat Matou" (pour Christian Gaudin, La Sirène), "Cosmik Roger" (avec son compère Julien/CDM), "Les Blattes" (aux côtés de Gaël, Le Lombard), ou encore "Les 3 petits cochons reloaded" (pour Pixel Vengeur).

Fallait-il soutenir ou non Bastien Vivès quand son exposition à Angoulême a été annulée et quand il faisait face à un déferlement de haine, notamment venant de sa communauté qui ne semblait n'avoir attendu qu'une bonne raison de se lâcher? Sur le plan de la liberté de création, bien sûr ! Sur le plan personnel, compliqué tant ses mots envers une tierce personne étaient déplacés. Cette confusion des genres a fait que quand nous discutions d'un des deux sujets, c'est l'autre qui prenait la place et inversement.

Ouf, la patrie n'est pas en danger ! Je m'explique. Si Victor Koulbak était resté russe (il est naturalisé français depuis quarante ans), il n'aurait pas pu exposer à la Biennale des antiquaires sur le stand de la galerie Berès où je l'ai découvert, seul artiste vivant au milieu de tous ces anciens grands maîtres. Car voyez-vous, le Syndicat national des antiquaires ne lui en aurait pas donné l'autorisation.

Anne Herbauts est une artiste avec un grand H. H comme Herbauts, comme hétérogène, comme honneur de passer quelques heures en sa compagnie pour en savoir plus sur son oeuvre multiforme dans laquelle elle se réinvente sans cesse tant sur le plan graphique qu'au niveau des textes. En 2022, elle fêtait ses vingt-cinq ans de carrière avec le très réussi "Dagobert". Retour sur cet incroyable parcours sans concession, construit au gré des rencontres, des essais, des glanages çà et là. Plie, ploc, comme dit Anne !

Cela peut vous paraître bizarre, mais le style inventé par Philippe Morillon, je le trouvais bien plus beau que celui des peintres américains hyperréalistes des années 1980 cités en exemple comme Philip Castle. Il avait ce truc en plus, ce décalage, ces personnages presque surnaturels, ces cadrages atypiques qui faisaient de lui un auteur unique.

Ce sont près d'une centaine de pastels de sa collection, riche d'environ cinq cents oeuvres, que le musée d'Orsay expose en ce printemps, la dernière exposition de cette ampleur à avoir été consacrée aux pastels du musée ("Le Mystère et l'Éclat") datant de 2009. Une excellente occasion de découvrir ou de redécouvrir ces joyaux de la collection riche d'oeuvres de Millet. Degas, Manet, Cassatt, Redon, Lévy-Dhurmer... Caroline Corbeau-Parsons, conservatrice des arts graphiques au musée d'Orsay, revient avec nous sur les origines de cette merveilleuse exposition.

Difficile de dire pourquoi un artiste et son univers vous attirent. Avec Alex Lutz, j'avais la même sensation qu'avec Alain Chabat : celle d'appartenir à une même famille de pensée. Les univers qu'il traite, son humour, ses références, son goût pour la culture populaire étaient forcément proches des miens pour que ses films et ses spectacles m'émeuvent tant. C'est dans un café bruyant du 8e arrondissement de Paris, alors qu'il était en pleine promotion du film de Quentin Reynaud, "En plein feu", où il partage l'affiche avec André Dussollier, que nous avons échangé.

Après la publication de revues et de livres, Frédéric Pajak ajoute une corde à son arc en créant le Festival du dessin à Arles, une ville où il réside depuis plusieurs années. Nous ne pouvons que saluer une telle initiative. Échange avec l'intéressé sur un festival qui porte déjà bien des espoirs sur la reconnaissance de l'art du dessin.

Après une folle année qui l'a vue devenir académicienne et finaliste du grand prix d'Angoulême (finalement remporté par Riad Sattouf), Catherine Meurlsse ne souffle pas et enchaîne avec une exposition rétrospective au musée Tomi Ungerer. Une excellente occasion de parler de son métier, de son actualité et de son avenir immédiat..

Le travail de Cardon a toujours détonné dans les différents supports où il s'est exprimé, "Le Canard enchainé" étant sa plus belle vitrine. Cet ancien "prolo" s'est servi de son talent de dessinateur pour exprimer son dégoût des élites et sa défense des gens du peuple. Aujourd'hui, ses oeuvres sont republiées par de jeunes structures comme Super Loto Éditions. L'occasion d'échanger avec lui.

Le premier album de la collection des "Thorgal Saga" a échu à Robin Recht. Rencontré dans son atelier parisien, qu'il partage entre autre avec Vincent Mallié, il nous en explique les raisons et surtout, ce qu'il a voulu raconter avec cette histoire... Passionant !

Ceux qui, assidûment et patiemment, lisent les génériques de films jusqu'au bout auront sûrement noté le nom de Hérald Najar comme assistant puis comme chef décorateur de longs-métrages, "La Première Étoile" ou "Le Fils à Joe" ou de séries TV ("Grand Hôtel" ou "L'Île aux trente cercueils"). Après "Boule et Bill", avec Franck Dubosc et Marina Foïs dans les rôles principaux, Herald Najar signe sa deuxième adaptation d'une bande dessinée avec le passionnant "La Guerre des Lulus". Il nous raconte en exclusivité comment il s'y est pris avec son équipe...

Graphiste de formation, diplômé de Penninghen, Frédéric Lavabre fonde en 1988, avec son associé de l'époque, Arno Célérie, aujourd'hui illustrateur, la société de design graphique Sarbacane-Design. On leur doit notamment le logo de MSF ou la célèbre sacherie de la Réunion des musées nationaux conçue à partir du plan de Turgot. Après de nombreuses années consacrées au design, ils rencontrent Pierre Marchand (le mythique fondateur de Gallimard Jeunesse), qui leur confie la conception de livres phares des collections « Découvertes Gallimard » ou « Les Racines du savoir ».

Les enfants des année 80, tout du moins ceux qui lisaient l'hebdomadaire "Spirou", ont été biberonné aux aventures de "Théodore Poussin". Trente-neuf ans après sa création, le 14e tome et désormais en bonne place chez les libraires afin que vous puissiez vous le procurer dare-dare. Rencontre avec. Frank Le Gall, son auteur.

Discussion libre autour de cette relecture par Tebo de l’univers des Schtroumpfs. Une réussite ! En conclusion de l'interview, "Qui n'a pas été schtroumpf !" revient sur la structure familiale détentrice des droits des petits bonhommes bleus.

Qui mieux que Keko pouvait mettre en images l'histoire effrayante de Carlos Portela racontant une ville où sont parqués des délinquants sexuels ? Cette prison à ciel ouvert avait besoin de ce dessin noir et pesant pour prendre toute sa dimension. Rencontre avec ses auteurs venus d'Espagne dans un hôtel cosy de Paris.

Qui mieux qu'Eric Dubois, pour nous parler de l'exposition "Odyssée aux origines de Blake et Mortimer" présentée au Centre Belge de la Bande Dessinée du 7 avril au 1 octobre 2023 dont il est le commissaire ? L'exposition de ce début d'année sans aucun doute...

C'est à l'initiative de Jean Van Hamme, et à lui seul, qu'une suite au « Rayon "U" » se trouve aujourd'hui en librairie. En effet, c'est en relisant la réédition de cet album qu'ii lui vient l'idée d'y mettre le mot « FIN », ce que Jacobs n'avait pu faire en 1943 car les occupants allemands avaient arrêté sa prépublication dans le journal "Bravo !". Comme à son habitude, le père de Largo Winch, de XIII et de Thorgal s'en sort grâce à son immense talent de narrateur et, comme il l'avoue dans l'interview qui suit, à sa capacité à jouer avec les personnages des autres et les clichés.

Cet héritier de Faucheux. Massin ou encore Max Bill est aujourd'hui le graphiste le plus connu de France. Il suffit de parcourir son exposition actuelle au musée des Arts décoratifs pour voir combien il a influencé notre société. Les logos de Canal+, de M6. de L'Équipe, des Inrocks pour ne citer que les plus connus ; les livres édités chez Futuropolis (première époque), une maison d'édition qu'il a montée avec Florence Cestac, avec Bilal, Tardi, Swarte, Ever Meulen, Baudoin, Götting comme étendards... Merci, monsieur Étienne Robial, d'avoir rendu notre vie plus belle !

Difficile de ne pas s'intéresser à ce livre signé par deux grands noms de la bande dessinée et des médias que sont Florence Cestac et Albert Algoud. Ce dernier nous avait parlé de ce projet à une soirée du Prix Wolinski- Le Point. Le prof qui a sauvé sa vie est désormais quelque chose de concret et il donne une bonne raison de se rendre dans une librairie.