Créé en 1994, le Conseil national de la recherche archéologique (CNRA) fête cette année ses 25 ans d’existence. Héritier du Conseil supérieur de la recherche archéologique (CSRA), il est placé auprès du ministre de la Culture qui le préside. Quelles sont ses missions ? Quels sont ses objectifs ? Réponses de sa très dynamique vice-présidente Anne Lehoërff, en poste depuis 2016.

A travers le récit de Pline le Jeune, le musée de la Romanité à Nîmes raconte la tragique et héroïque expédition qui coûta la vie à Pline l’Ancien : parti pour Pompéi observer l’éruption du Vésuve en l’an 79 et secourir les habitants piégés, il n’en revint jamais. Un récit qui permet aussi d’évoquer la suprématie de la marine romaine en Méditerranée et la douceur de vivre pompéienne au Ier siècle de notre ère.

La crise sanitaire que nous traversons en 2020 n’a pas été sans effet sur la recherche archéologique, puisque tous les chantiers, essentiellement d’archéologie préventive, ont été stoppés net dès le début du confinement – dont les deux cents menés par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), soit la moitié environ de ceux réalisés chaque année en France, l’autre moitié se répartissant entre les services de collectivités territoriales et les entreprises commerciales privées.

Lorsqu’en septembre 1870 le gouvernement provisoire pénètre dans le cabinet de l’Empereur aux Tuileries, il fait l’étonnante découverte d’un grand meuble intitulé « Jules César », composé de casiers soigneusement étiquetés « Alésia », « Gergovie », « Uxellodunum », « Alexandrie »... Napoléon III y avait rassemblé les documents nécessaires à la rédaction d’une imposante histoire du conquérant romain devenu imperator, auquel il s’identifiait. Pour documenter cette épopée, il avait engagé un ambitieux programme de fouilles en France, en Italie et tout autour du bassin méditerranéen.

L’archéologie au sens moderne du terme apparaît à la Renaissance. D’abord préventive, elle se développe au gré des découvertes fortuites, notamment à Rome, encouragée par la création de cabinets de curiosités et d’antiques dans les demeures de l’élite cultivée. Les véritables fouilles programmées commencent au XVIIIe siècle, avec la découverte des ruines de Pompéi. En France, l’archéologie préventive, appelée autrefois « archéologie de sauvetage », qui permet la fouille préalable de sites avant des travaux d’aménagements, représente 90 % des opérations menées chaque année.

Assurément, le paysage de l’archéologie française de 2021 n’a rien à voir avec celui de 1964, au moment de la création d’"Archéologia", il y a plus d’un demi-siècle – peu de disciplines scientifiques ont vu se transformer à ce point aussi bien leurs moyens que leurs acteurs, ou leurs problématiques. A une archéologie métropolitaine désargentée et portée en grande partie par des bénévoles dévoués a succédé une archéologie professionnelle aux moyens relativement importants.

A partir de 1859, l’empereur Napoléon III organise de nombreuses explorations archéologiques dans la forêt de Compiègne dans l’Oise. Mises au jour sur le site du Mont-Chyprès par Albert de Roucy entre 1864 et 1868, les « poules » ou « cocottes », telles qu’elles sont désignées dans le registre d’inventaire du musée d’Archéologie nationale, font partie des nombreux objets donnés par l’empereur.

Il ne fait pas de doute que, depuis la loi sur l’archéologie préventive de 2001 et la création de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), l’État français a enfin comblé une partie de son retard face aux destructions de notre patrimoine archéologique consécutives aux nécessités économiques. Est-ce à dire que tout va bien ?

Le musée d’Archéologie nationale fête les 160 ans de sa fondation. Le 8 mars 1862, un décret impérial décide en effet que le Musée Gallo-Romain sera désormais installé au château de Saint-Germain-en-Laye. Mais, devenu prison, cet ancien palais royal fait alors pâle figure et une restauration d’ampleur s’impose pour le transformer en musée. L’institution actuelle a conservé les strates de cette histoire complexe qui se lit telle une archéologie du bâti sur les murs du monument. A l’aube d’une nouvelle mue qui s’achèvera d’ici 2026, découvrons un autre musée d’Archéologie nationale.

L’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) fête cette année ses vingt ans. Pourquoi et dans quelles conditions cet Institut, unique en Europe et faisant de la France un des leaders dans le domaine de l’archéologie préventive, a-t-il été créé ? Qu’at- il permis d’apprendre sur l’histoire de notre territoire ? Voici un premier bilan de ces vingt années de recherches et des évolutions à venir. Voir également la chronique de Jean-Paul Demoule intitulée "L’Inrap et l’archéologie préventive fêtent leurs vingt ans !".

Au début du XXe siècle, deux pères dominicains de l’école biblique et archéologique de Jérusalem, Antonin Jaussen et Raphaël Savignac, explorent la région d’AlUla et laissent de précieuses descriptions. L’intérêt français pour l’Arabie se concrétise toutefois officiellement en 2002, lorsque débute la première mission franco-saoudienne à Hégra, dans le gouvernorat d’AlUla : elle est le début de deux fructueuses décennies de collaboration.

Les 4 et 5 avril 2024, la ministre de la Culture, Rachida Dati, a déclaré à l’occasion des travaux de restauration du château de Dampierre dans les Yvelines, « qu’il ne faut pas faire des fouilles pour se faire plaisir » et qu’elle préférait « mettre de l’argent dans la restauration du patrimoine plutôt que de creuser un trou pour un trou ». Elle précisait en même temps sur le réseau social X (anciennement Twitter) qu’elle souhaitait que ne soient retenues que « les prescriptions archéologiques indispensables » et que soient possibles « des dérogations pour les prescriptions archéologiques ».