Avec "Le Poirier sauvage" (voir n° 689-690, juillet-août 2018), "Burning" fut l'un des grands films de la compétition cannoise et, comme celui de Nuri Bilge Ceylan, ignoré d'un jury aveugle sur les pouvoirs du cinéma. Après "Oasis", "Secret Sunshine" et "Poetry", Lee Chang-dong s'impose, une fois de plus, comme l'un des principaux auteurs contemporains. En empruntant le schéma du thriller, il entreprend un voyage existentiel entre la réalité et l'illusion autour de trois personnages qui forment un triangle amoureux.

Elle nous avait éblouis avec son deuxième long métrage, "Winter's Bone", récompensé par le grand prix du festival de Sundance et celui du jury à Deauville en 2010. Nous l'avions rencontrée à la sortie du film en France, en 2011 (voir n° 601, p. 19), Yann Tobin faisait le point avec elle sur son parcours de cinéaste indépendante, depuis son premier court métrage, "Snoke Feed" (1997) et son premier long, "Down to the Bone" (2004). Debra Granik vient de présenter son dernier opus, Leave No Trace, à la Quinzaine des réalisateurs.

La situation initiale de ce film semble annoncer un drame typiquement marocain : Sofia, jeune fille sage, doit accoucher après un déni de grossesse et trouver d'urgence un père qui reconnaisse l'enfant, dans un pays où les relations sexuelles hors mariage tombent sous le coup de la loi.

Adepte (non exclusif) du plan-séquence, le cinéaste ukrainien Sergei Loznitsa commença par nous dérouter par ses fictions énigmatiques ("My Joy", 2010 ; "Dans la brume", 2012), avant de nous surprendre par ses documentaires minimalistes ("Maïdan", "Sobytie/The Event", "Austerlitz"). Après l'accueil mitigé du puissant mais inégal "Une femme douce" (2017), adaptation de Dostoïevski aux antipodes de celle de Bresson, Loznitsa nous livre avec "Donbass" une saisissante synthèse de son oeuvre et de sa réflexion sur l'histoire récente de son pays.

En 1991, Edward Yang s'apprête à fêter ses dix ans de cinéma. Il a en effet débuté en 1982 en participant au film collectif "In Our Times". Dans son segment intitulé "Desires", un petit garçon lance cette réplique : "Je voulais apprendre à faire du vélo pour pouvoir aller où je voulais. Maintenant que j'ai appris, je ne sais pas où aller." Cette phrase devrait figurer au fro ton de tous les films de cette époque qui dressent le portrait d'une jeunesse déboussolée et d'un pays bâti dans l'urgence de la débâcle.

Les "Cahiers" n°731, en mars 2017, proposaient un ensemble consacré à la musique de film, en allant à la rencontre des compositeurs. Voici le volume 2, dédié au son. Il est d'autant plus nécessaire que les sons (bruits et voix) passent souvent en second dans la perception du spectateur, attiré davantage par l'image, le récit ou la musique. Cette série d'entretiens avec les techniciens qui s'affairent à chaque étape de la fabrication d'un film permet de distinguer des métiers, des pratiques, souvent méconnues: ingénieur du son, monteur son, mixeur, bruiteur, sound designer ...

Le cinéma de Mikhaël Hers a souvent affaire au deuil et à la tristesse. "Amanda" rejoint cette inspiration d'une manière assez radicale, tout en y puisant sans doute un ressort de délicatesse - c'est de toute façon sa manière, rarement aussi limpide et véloce qu'ici.

Deuxième long métrage de Virgil Vernier, "Sophia Antipolis" est le pendant à la fois solaire et triste de son magnifique "Mercuriales" et confirme, s'il en était besoin, le talent de son auteur. On y suit plusieurs personnages, au gré des rencontres de passage, se laissant tenter par une secte, un groupuscule d'autodéfense ou la chirurgie plastique, dans un territoire qui va de Cannes à Nice en passant par Antibes et la technopole qui donne son titre au film. Sommaire. L'anti-polis. "Montrer les nouvelles ruines de la civilisation", Entretien avec Virgil Vernier.

Entretien avec Vincent Lowy, nouveau directeur de l'ENS Louis-Lumière.

Voyage en Birmanie, où la récente ouverture de l'économie fait revivre une industrie de cinéma dont la mémoire s'est égarée dans la nuit d'une histoire tragique. Sommaire. Rêves et mémoires de Birmanie. Un cinéma inconnu.

La réalisatrice Carmen Castillo évoque son travail d'enseignante dans l'école de cinéma populaire et gratuite de la banlieue de Santiago.

Lancée par le ministre Jean-Michel Blanquer dès son entrée en fonction, la réforme qui se met en place dans les lycées suscite de vives inquiétudes, notamment chez les enseignants de sections cinéma audiovisuel (CAV) qui oeuvrent depuis une vingtaine d'années pour donner à cet art la place qui lui revient dans l'Education nationale.