Quand l’épidémie de Covid-19 s’est emballée, le monde de la culture est comme entré dans un long sommeil. Les cinémas, les théâtres, les musées et les salles de spectacle ont fermé pour raisons sanitaires, des festivals ont été annulés. Mais sous le gel apparent, des forces sont restées à l’oeuvre. Des forces destructrices, d’abord : la crise du coronavirus n’est pas un mauvais songe dont les artistes et leurs relais vont se réveiller indemnes. Tous ne survivront pas à ce repos forcé. Des forces disruptives, ensuite : le confinement a accéléré la bascule vers le numérique.

Que représente la littérature contemporaine dans l’industrialisation de la culture ? Qu’est-ce qu’un écrivain si tout le monde écrit et si lui-même se désengage de son art ? Et qu’est-ce qu’écrire si l’écriture n’est plus un enjeu poétique ? Cet article interroge la littérature contemporaine à l’heure de la culture de masse.

"On" ou "off" ? Le pays ne fonctionne pas comme un appareil électroménager. La fin du confinement ne sonnera pas la fin des problèmes. Les risques de pénurie alimentaire, d'explosion du chômage, de saison touristique foutue, voir d'un retour à la maison, pèseront encore de tout leur poids. Sommaire. Société. Déconfinés, mais pas trop près. Culture. Le spectacle vivant encore vivant ? Alimentation. Des pénuries en perspective ? Tourisme. Adieu la saison d'été. Entreprises. PME-PMI, la grande débrouille. Education. Ces concours bouleversés. Economie. Retour au chômage de masse. Droit.

Le printemps 2020 s’annonçait riche en actualités. Expositions, ouvertures de boutiques, chantiers, beaucoup ont dû s’adapter. Le patron d’Uni-t Production, en charge des tournées d’artistes comme Izïa ou Pomme, a déchanté avec l’annulation des festivals. Il tente d’imaginer l’après.

Droits d'auteur piétinés, contenus détournés, décodeurs crackés... Les consommateurs y trouvent leur compte, mais la création culturelle peut-elle survivre à ce pillage généralisé ?

Oubliée par le pouvoir politique pendant cinquante jours, la culture fut aussi l'une des grandes victimes collatérales du confinement. Aux silences assourdissants du ministre de tutelle, Franck Riester, et du Premier ministre, Edouard Philippe, ont succédé très (trop ?) tardivement les premières annonces du président Emmanuel Macron, mercredi 6 mai 2020, lors d'une visioconférence en forme d'effets de manches, fussent-elles retroussées devant l'ampleur de la tâche. Sommaire. Culture, besoin de première nécessité, éditorial. Jeanne Balibar : "La réponse n'était pas à la hauteur des enjeux".

C’est l’histoire d’un malaise persistant que la crise sanitaire a transformé en franche hostilité. Amateur de théâtre et de littérature, le président Macron semblait vouloir incarner une ambition culturelle. Sa table ronde avec les acteurs du secteur en pleine tourmente, le 6 mai 2020, a été jugée incompréhensible. A l’image de sa politique.

Mi-mars 2020, les mesures de confinement ont brutalement fait tomber le rideau sur le Théâtre du Rond-Point, à Paris. Un couperet qui a plongé ce haut lieu du spectacle d’auteurs vivants dans le plus grand désarroi. Car, avec une trésorerie fragilisée par les manifestations de "gilets jaunes" et les grèves de décembre, l’annulation de la saison a sonné tel un glas. Malgré les incertitudes, le théâtre reprend doucement vie pour imaginer une rentrée Covid-compatible.

Le 23 avril 2020, le show du rappeur américain Travis Scott dans le très populaire Fortnite marquait une étape cruciale dans l’alliance de la musique et du jeu vidéo. Une performance virtuelle significative de l’importance prise par la dématérialisation des concerts, dans un secteur de la musique à la recherche de nouvelles sources de revenus.

Le Premier ministre Jean Castex a annoncé que 2 milliards d'euros d'aides seraient dévolus à la culture. Mais des interrogations subsistent : cette somme en englobe-t-elle d'autres déjà promises? Comment sera-t-elle répartie ? Les professionnel-les du secteur réagissent.

Les dégâts sont considérables : la culture est le deuxième secteur le plus touché par la pandémie, juste derrière l’aéro-nautique. En France, le gouvernement n’a pas lésiné sur les aides – on en est déjà à une année blanche et demie pour l’intermittence (que les auteurs et les plasticiens ne touchent pas). Mais la difficulté n’est pas seulement sociale : cette crise a accentué un malaise ancien, le sentiment que, dans un monde dominé par les financiers, les spécialistes de l’intelligence artificielle et désormais les modélisateurs, la voix des poètes ne porte plus. Sommaire.

Thierry Frémeaux, délégué général du Festival de Cannes, et Olivier Py, directeur du Festival d'Avignon, analysent la mise à l'arrêt forcée de leurs manifestations et dessinent ici des pistes pour y faire face. Une nouvelle donne qui met en jeu les plateformes de streaming, une protection constitutionnelle du secteur culturel et l'envie de retrouver un art collectif et vivant.