Célébrant ses 30 ans en 2021, l'enseigne française d'habillement pour toute la famille Gemo entend revenir à son niveau de chiffre d'affaires d'avant Covid. En 2020, elle a vu ses ventes tomber de 12% pour atteindre 740 millions d'euros. Pour redresser la barre, le distributeur entend, non pas ouvrir de nouveaux points de vente, mais rénover ceux existants tout en privilégiant les family stores (regroupant une offre complète d'habillement et chaussures pour toute a famille). L'offre a également un grand rôle à jouer, avec des marques propres et des griffes internationales.

Dans ce numéro du "1", nous dévoilons les sales dessous du monde de la mode. Pour exposer les carences de l'industrie, afin qu'elle relève ses normes sociales et écologiques de production. Mais aussi pour juger de notre propre responsabilité dans cette dérive. En quinze ans, notre consommation de vêtements a augmenté de 60 %, alors même que nous les conservons deux fois moins longtemps. Plus des deux tiers de notre garde-robe dort dans des placards, quasiment jamais utilisée.

Récemment, de nouvelles marques telles que Boohoo, Shein, et Pretty little things ont envahi le marché, proposant des vêtements à des prix imbattables, défiant toute concurrence. Elles sont le dernier développement en date de l'industrie de la "fast fashion", où de grandes marques vendent des vêtements à prix toujours plus bas au détriment de l'environnement, et des droits humains. Analyse des dessous d'un secteur pas toujours très éthique.

Alors que le marché français du textile est en déclin depuis une dizaine d'années, perdant 30% de sa valeur entre 2007 et 2020, le groupe français Beaumanoir a réussi à résister. Il a réduit la voilure pendant que ses concurrents continuaient leur folle croissance. En 2020 et 2021, il participe à la consolidation du secteur en reprenant les enseignes La Halle et Caroll. Il va repositionner la première enseigne autour de la famille avec des petits prix. Caroll va intégrer le pôle haut de gamme, à côté de l'enseigne Morgan.

En 2021, en Espagne, les deux enseignes Foot Locker (chaussures sportives) et Bershka (mode pour les 16-25 ans) ont inauguré des flagships à Barcelone et Madrid intégrant le street art. Une façon de mettre en place une communauté pour le premier et de sublimer son nouveau temple pour le second. Des précisions à travers deux courts articles. Foot Locker fait son show à Barcelone. Bershka frappe fort dans son dernier flagship de Madrid. Pas de chiffres.

Subissant une crise structurelle depuis plus de dix ans, sous l'effet de la concurrence des mastodontes internationaux, les enseignes françaises de prêt-à-porter ont été mises à mal par l'épidémie de Covid-19 en 2020. Plusieurs d'entre elles ont dû fermer des magasins ou même céder des marques pour résister. Toutes actionnent des leviers pour parvenir à se redresser : adoption d'un discours RSE, recentrage du réseau de distribution avec moins de magasins et l'accélération sur l'omnicanal, communication repensée et offensive pour regagner en attractivité, repositionnement des gammes, etc.

L'achat sur les plates-formes de produits d'occasion séduit de plus en plus de personnes soucieuses de consommer différemment. Mais ces bonnes intentions se heurtent aux réalités d'un marché concurrentiel et où les dérives de la société contemporaine persistent. La preuve par les fringues.

Pionnier de la vente à distance en France, le groupe La Redoute, qui commercialise des vêtements, du linge de maison, des meubles et des objets de décoration, a connu une belle ascension tout au long du XXe siècle. Dans les années 1970, il compte 4,3 millions de familles clientes et est entré en Bourse quelques temps plus tôt. A la fin des années 1990, La Redoute regroupe 7000 salariés et commence à s'internationaliser. Sa croissance va s'arrêter en même temps qu'Internet se développe.

A la tête de la marque Le Mont Saint Michel, Alexandre Milan, héritier d’une longue lignée d’industriels, et son épouse Marie perpétuent la tradition d’une mode authentique et durable depuis leur studio de création en Bretagne.

De plus en plus de griffes font appel à des entreprises capables de numériser leurs collections en trois dimensions. Plus vrais que nature, ces jumeaux virtuels de robes, escarpins ou sacs à main deviennent les stars de leurs boutiques en ligne. A la pointe de cette technologie hyperréaliste, la start-up parisienne Barney accompagne les grandes maisons vers ces nouveaux mondes.

En à peine douze ans, Shein s'est accaparée plus d'un quart du marché américain de la fast fashion. Selon le cabinet Earnest, l'entreprise chinoise a dépassé H&M et Zara en 2021 pour devenir le plus grand vendeur de fast fashion du monde. Son succès repose notamment sur sa capacité à ajouter 6000 nouveaux articles à son catalogue chaque jour, grâce à des délais de production minimes et des outils d'intelligence artificielle qui repèrent les modèles à succès en ligne.

Héritière à 38 ans de l'empire Inditex, elle a déjà entrepris une révolution en transformant en douceur le géant de la fast-fashion Zara, dont le modèle est fortement contesté.