La bulle Internet du début des années 2000 est devenu un cas d'école : un secteur florissant, un très grand nombre d'entreprises tentant de se positionner dessus, des investisseurs qui suivent le mouvement, avant que tout le monde ne réalise que les enjeux financiers ne sont peut-être pas si réellement élevés que ça. La bulle éclate, la plupart des sociétés engagées disparaissent, seules les plus solides restent en vie et peuvent envisager l'avenir. Ce schéma est possiblement en train de se reproduire en 2019 en ce qui concerne le monde de la tech.

La révolution industrielle a apporté richesse et démocratie à nos sociétés, que nous apporte la révolution numérique ? La question est bien souvent le passager clandestin des innombrables articles à la une des gazettes sur les enjeux et les problématiques posées par le numérique. Ubérisation par ci, fake news par là, tyrannie des écrans un peu plus loin, médias et opinions n’en finissent plus de s’interroger à longueur d’éditos sur les impacts du digital sur nos entreprises, nos démocraties, voire même nos innocentes têtes blondes !

Benjamin Griveaux est la dernière victime en date de l’accumulation des scandales qui éclaboussent les politiques. Une évolution inquiétante et pourtant ignorée, déplore cet hebdomadaire allemand.

La peau noire protège-t-elle du Covid-19 ? La chaleur empêche-t-elle la maladie de prospérer ? En Afrique, les fausses informations se sont répandues aussi vite que le virus. Avec, parfois, de graves conséquences.

Enseignement à distance, télémédecine, commerce en ligne généralisé, et même outil de mobilisation citoyenne... Le "New Deal numérique" fourni par les géants de la Silicon Valley et largement expérimenté pendant la pandémie devrait durablement s’installer dans nos vies. Au risque de menacer profondément nos démocraties ? C’est le point de vue de l’essayiste canadienne Naomi Klein. Elle ne remet pas en question l’utilité de ces outils numériques, mais incite à refuser la dystopie high-tech qui nous est proposée et à ne pas donner les pleins pouvoirs aux Gafam.

La mondialisation oblige, de proche en proche, à reconsidérer l’ensemble des paramètres de la vie des sociétés. Au-delà du cas français, s’il est un territoire privilégié de la mondialisation sur lequel l’Europe a perdu pied, c’est celui de l’économie numérique. Le mariage de la technique et de l’ouverture des frontières a ouvert un cycle impérial d’un nouveau genre dont les Européens peinent à prendre la mesure, alors qu’ils en sont la cible toute désignée. Pierre Bellanger alerte sur les périls de la situation et l’urgence d’un sursaut.

L’impact des technologies numériques sur l’expression, tant écrite qu’orale, a déjà été souvent souligné. Mais l’exploration de leurs effets sur les apprentissages en est encore à ses balbutiements. Ils pourraient être décisifs, souligne Kyrill Nikitine, en dressant un premier bilan de ce que l’on sait. Il fait ressortir, en particulier, leurs conséquences sur le statut de l’écrit. L’acquisition de la culture écrite est au coeur de l’école. Mais a-t-on bien pris la mesure de ses implications? demande Sarah Goutagny.

Consultants, "startuppers", youtubeurs, dirigeants de firme multinationale, créateurs de tiers-lieux, les surdiplômés innovent : ils réinventent le travail et les modes de vie.

Après "Happycratie" et "Les Marchandises émotionnelles", la sociologue Eva Illouz questionne une nouvelle fois les travers de la libération sexuelle et la place du capitalisme dans nos relations amoureuses et sexuelles.

Suite à l'affaire Benjamin Griveaux, "L'Express" ouvre ses colonnes à Roger-Pol Droit, philosophe et à Nicolas Vanbremeersch, dirigeant d'une agence de communication digitale. Selon le philosophe, "la mémoire numérique interdit le droit au secret". Pour le communicant, "l'exigence de la sincerité est plus que jamais d'actualité".

Auteur de la saga à succès "Les Sauvages", adaptée en série pour Canal+, Sabri Louatah imagine dans son nouveau roman une France du futur soumise à la manipulation technologique et à la guerre raciale. Rencontre avec un écrivain qui veut "accoutumer notre regard aux ténèbres".

A l'ère des écrans, les journaux sont une nécessité démocratique. Entretien avec Eric Fottorino, qui consacre son dernier essai à un média indispensable.