"Faute d'amour" a décroché le Prix du jury 2017 à Cannes. Rencontre avec le maître russe Andreï Zviaguintsev.

Et si Claude Berri valait mieux que sa réputation? Plaidoyer pour un cinéaste de l'intime à l'heure où ressortent trois de ses films en DVD et Blu-ray chez Pathé.

Raymond Depardon s'immerge une fois de plus dans le milieu psychiatrique. Et en ressort avec ce prodigieux "12 jours". Rencontre.

Ils semblent aux antipodes l'un de l'autre. Mais en leur consacrant chacun un cycle en ce début d'année 2018, la Cinémathèque de Toulouse invite à rapprocher Eisenstein et Fuller...

Rencontre avec un des très grands cinéastes actuels, Nuri Bilge Ceylan, dont "Le Poirier sauvage", vu à Cannes cette année 2018, est dans nos salles cet été.

Voici un magnifique livre-coffret autour du western, "Une histoire du western". Ou le retour et l'explication des origines d'un genre à part.

C'est un des événements de l'année 2018 : la réédition chez Elephant films en version restaurée de quelques-uns des plus beaux films des années trente période Paramount, du maître de la comédie, Ernst Lubitsch.

Portrait du toujours underground Gaspar Noé, qui semble inquiet du succès critique de son film "Climax"... Sommaire. La fortune de Gaspar. Hard corps. "J'aime la jouissance de ces danseurs". "Gaspar, c'est un fou".

"Nice Girls Don't Stay for Breakfast" de Bruce Weber ou le portrait d'une légende : Robert Mitchum. Rencontre avec le réalisateur et la petite-fille de l'acteur, Carrie Mitchum.

Rencontre avec un maestro de la commedia dell'arte, Paolo Sorrentino, descendant direct de Federico Fellini, à l'occasion de la sortie de "Silvio et les autres", bouffonnerie géniale et glaçante autour de Silvio Berlusconi.

Histoire d'amour passionnelle entre deux êtres monstrueux à la lisière du monde animal, "Border" est un des rares chocs du dernier festival de Cannes et a remporté le prix Un certain regard. Rencontre avec Ali Abbasi.

Après le succès de "Senses", Ryusuke Hamaguchi était au dernier festival de Cannes avec "Asako" 1 et 2, subtile romance sur les affres sentimentales d'une adolescente. Rencontre avec un jeune cinéaste qui aime parler encore plus de cinéma que de son film.

Alberto Fasulo filme dans "Menocchio", un singulier personnage, un meunier du XVIème siècle accusé d'hérésie. Singulier, Fasulo l'est aussi. Portrait.

Sensation du dernier Festival de Berlin, "Dieu existe, son nom est Petrunya" est le cinquième film de la cinéaste macédonienne Teona Strugar Mitevska. Rencontre avec une féministe de grand talent.

Pour son troisième long métrage, après le singulier documentaire "Retour à Kotelnitch" (2003) et l'adaptation tardive de son propre roman - jugé inadaptable - "La Moustache" (2005), Emmanuel Carrère mêle réel et fiction en adaptant l'ouvrage retentissant de Florence Aubenas, "Le Quai de Ouistreham". Le projet porté par la volonté de Juliette Binoche permet au romancier cinéaste de s'approprier le sujet, en y greffant un des thèmes récurrents de son oeuvre romanesque : la mise en abyme de la création elle-même.

Une carte postale de Rimini ? Celle de ses longs kilomètres de plages sablonneuses sur l'Adriatique qui attirent chaque année des milliers d'estivants dans d'affreuses tours de béton bâties dans les années 1950. Rimini incarne une certaine image de l'Europe en reconstruction, l'Italie de l'après-guerre et du boom économique si brillamment documenté et mis en crise par la comédie à l'italienne, dans les années 1960 et 1970, sous la caméra de Dina Risi et de Mario Monicelli, entre autres. L'Autrichien Ulrich Seidl se situe dans le sillage de ses prédécesseurs transalpins.

Présenté à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes 2022, puis diffusé sur Arte en septembre avant de sortir enfin en salle, "Les Années Super 8" aura été découvert avant qu'Annie Emaux reçoive le prix Nobel de littérature. Que l'on soit admirateur ou non de l'écrivaine, il ne faudrait pas que l'obtention de la récompense suprême n'entache ou ne sublime plus que de raison la vision de ce film rigoureux et secret, conçu comme "un fragment d'autobiographie familiale".

Six ans après "Baccalauréat", le chef de file de la Nouvelle Vague roumaine revient avec un projet très ambitieux : une radiographie des troubles et des angoisses de l'âme humaine à l'heure de la mondialisation et des nouvelles directives économiques européennes. Inspiré d'un fait divers récent, mettant au jour la xénophobie de notre époque, R.M.N. (initiales de "résonance magnétique nucléaire", l'examen cérébral auquel est soumis le père du protagoniste) est un film-monde diffracté, lacunaire, mystérieux, complexe, au risque parfois de dérouter les spectateurs du dernier Festival de Cannes.

Si nous avions aimé, à "Positif", "Vincent n'a pas décanilles" (2014), Frédéric Mercier ne s'était pas préparé au choc procuré par le second long métrage de Thomas Salvador que je considère comme l'un des films français les plus audacieux, les plus fascinants et les plus accomplis de ces dernières années.

Elle avait remporté le Grand Prix à Cannes en 2019 pour son premier long métrage "Atlantique", elle est repartie cette année couronnée de l'Ours d'or de la Berlinale pour "Dahomey": Mati Diop a tout d'une virtuose ! "Positif" a eu envie de rencontrer la réalisatrice franco-sénégalaise à l'occasion de la sortie ce second long métrage, documentaire poétique et fantastique sur la restitution par la France de vingt-six trésors royaux du Dahomey au Bénin.

Quatre cours, respectivement de philosophie, de sociologie comportementale, de psychanalyse et d'anthropologie ouvrent chaque nouvel acte de ce vaudeville policier à l'ancienne.

Comme son héroïne éponyme, le dernier film de Sean Baker intrigue, convainc et charme par sa fougue juvénile, son culot irrespectueux, et surtout par sa versatilité. À chaque révision comme à chaque scène, chaque réplique, chaque changement d'axe sur le visage d'Anora (Mikey Madison), le film change. Tantôt trivial, hilarant et chaotique (à force de cris), il est aussi la somme de ses contraires :grave, mélancolique et d'une rigueur absolue.

Cette 80e édition de la Mostra ne s'adressait pas aux rabat-joie et encore moins à celles et ceux qui continuent de confondre avec une stupidité éhontée la critique d'une oeuvre artistique avec un tribunal de la rue décrétant que tel cinéaste doit désormais être proscrit. Comme l'a si bien rappelé Alberto Barbera, courageux directeur artistique de la Mostra, un festival international de cinéma existe pour juger les films et non les hommes. Le compte-rendu se conclut par l'article intitulé "Au Lido, on achève bien sa mue".

Longtemps réputé perdu, "The Front Page" pourrait souffrir d'être (re)découvert après les deux adaptations, autrement plus prestigieuses, de la plus célèbre des quatre pièces écrites ensemble par Ben Hecht et Charles MacArthur.