De "vrais" défilés, de "vrais" films de défilés, de l’authenticité, de la vie, plus forte que la crise sanitaire... Pour les griffes transalpines, la Fashion week printemps-été 2021 de Milan a été l’occasion, fin septembre, de rappeler que la mode italienne est une grande famille, et la capitale lombarde, son éternel épicentre.

Héritière à 38 ans de l'empire Inditex, elle a déjà entrepris une révolution en transformant en douceur le géant de la fast-fashion Zara, dont le modèle est fortement contesté.

Une vie à se mettre en scène sur les réseaux sociaux. Chez sol, en vacances, dans la rue avec une veste ou un sac griffé... Si les influenceurs sont parfois moqués, la mode ne peut plus se passer d 'eux. Avec leurs millions d'abonnés sur TikTok et Instagram, ils sont devenus d'indispensables relais de communication, dont l'efficacité est immédiatement mesurée grâce aux outils numériques.

Show en simultané dans plusieurs pays, coopération plus étroite entre créateurs... Pour le printemps-été 2022, Milan a renoué avec les défilés, donnant à voir un secteur qui cherche à abolir les frontières.

A Londres et à New York, les fashion weeks printemps-été 2022 ont célébré la joie du retour à une vie (presque) normale. L'occasion, pour les nouveaux venus, de faire preuve de toutes les audaces. Et pour les grands noms, malgré quelques absents notables, de dévoiler des collections comme autant d'odes à la liberté.

Ni défilé ni film dirigé par un grand réalisateur... Pour présenter son prêt-à-porter de l’automne 2021, le directeur artistique des collections Balenciaga a choisi de lancer le 6 décembre 2020 un jeu vidéo éphémère. Une première dans l’univers du luxe.

Le printemps 2020 s’annonçait riche en actualités. Expositions, ouvertures de boutiques, beaucoup ont dû s’adapter. Paula Gerbase a annulé la traditionnelle marche de présentation de sa nouvelle collection pour John Lobb. Un temps d’arrêt qui lui a permis de poursuivre sa réflexion sur une autre approche de la mode.

Production à l’arrêt, ventes en chute libre, nouvelles collections au placard... Comme la plupart des secteurs, le luxe est lourdement impacté par la pandémie. Après un moment de déni, les grandes maisons se sont mises en ordre de bataille, proposant leur carnet de chèques mais aussi leur savoir-faire aux hôpitaux. Fabrication de gel hydroalcoolique, confection de masques, financement d’imprimantes 3D : une contribution inédite qui permet à un milieu souvent brocardé de communiquer sur son utilité sociale.

De nombreux créateurs et marques indépendants proposent leurs versions de cet accessoire devenu indispensable. Ils devancent largement les grandes griffes, réticentes à se lancer de peur d’être soupçonnées de faire des affaires sur le dos d’une crise sanitaire.

En ouverture des défilés de Milan, pour l’automne-hiver 2020- 2021, les silhouettes du Britannique Craig Green, fantasmatiques totems futuristes présentés dans le cadre du projet collaboratif genius de Moncler, ont donné le ton. Le vêtement assume d’être une protection autant qu’une sublimation du corps... Quand il n’est pas une allégorie des peurs de l’époque et la mode, un art total.

Le créateur portugais présentait fin février 2020 à Paris sa toute première ­collection pour Kenzo. Avec l’ambition affichée de revenir aux fondamentaux de la marque en proposant des vêtements aussi élégants que faciles à porter.

Ses tee-shirts aux slogans féministes et ses grandes jupes en tulle sont aujourd’hui des best-sellers. Première femme à occuper le prestigieux poste de directrice artistique chez Dior, l’Italienne Maria Grazia Chiuri a su, en quatre ans et demi, imposer une mode “simple” et “portable”. Trop facile, ont persiflé certains, lui reprochant son manque d’excentricité dans un milieu qui en raffole. Elle leur oppose son succès commercial, la meilleure des protections.

En mettant un coup de frein à la production de vêtements, en remplaçant les fashion weeks "physiques" par des versions numériques, en limitant voyages et déplacements, la pandémie a contraint le secteur de la mode à regarder en face ses excès. Et à réfléchir sérieusement à ralentir le rythme infernal des collections, et respecter davantage l’environnement. Oui, mais... Les vertueux changements que grands groupes du luxe comme marques indépendantes semblent appeler de leurs voeux se heurtent à la sécurité du modèle ancien.

La directrice de casting chevronnée a plusieurs casquettes. Elle s’apprête à sortir la deuxième collection de son label de vêtements de foot féminin et vient de créer une agence répondant à une double vocation : rassembler des professionnels du secteur créatif issus de la diversité et prodiguer des conseils aux marques souhaitant changer leurs pratiques en termes de diversité.

Il électrise le monde de la mode, réussissant l'alliance rêvée du luxe et du streetwear avec sa marque Off-White. Non content de multiplier les collaborations, l'Américain Virgil Abloh trouve le temps de peindre, mixer, dessiner des meubles. A 37 ans, l'ancien protégé de Kayne West, passé maître dans l'art de s'approprier la culture urbaine, vient d'être nommé directeur artistique de Louis Vuitton homme. Et ce n'est qu'un début.

C'est la nouvelle marotte du milieu : le partage d'expériences. Pour diversifier leurs activités, des titres comme "Vogue" ou le "New York Times" organisent des raouts payants ultrasélectifs où créateurs, photographes, PDG et influenceurs sont invités à réfléchir à l'évolution du business du luxe et de la mode. Une stratégie "hors média" lucrative qui masque aussi la crainte d'une industrie confrontée à une crise existentielle.

Il y a tout juste dix ans, le créateur belge quittait la scène, prenant le monde de la mode par surprise. Une disparition volontaire qui renforça encore son aura. Car, en vingt ans, le styliste s'était forgé une réputation à part, avec ses vêtements conceptuels se moquant des règles et des tendances : trompe-l'oeil, oversize, lamé froissé, doublures portées dessus ... Un univers qu'il ressuscite au musée Galliera à Paris.

La valeur n'attend pas le nombre des années. L'adage se vérifie encore quand de jeunes gens n'ayant pas même passé le brevet des collèges achètent ou revendent plusieurs centaines d'euros tee-shirts ou sweats issus de collaboration entre marques de streetwear pointues et grands noms du luxe. Alimentée par les réseaux sociaux et quelques rappeurs influents, cette frénésie est en train de recomposer le marché de la mode et de créer une génération de consommateurs ultra-avertis.

Depuis sa création en 1837, la maison du Faubourg Saint-Honoré creuse son sillon : celui d'une entreprise familiale aux méthodes artisanales, préservées avec un soin jaloux. Mais n'allez pas prononcer ici le mot luxe, ni mentionner le prix de certains sacs mythiques, on vous répondra savoir-faire et tradition. Et, un peu, modernité. Petit à petit, une nouvelle génération prend les rênes. Visite guidée d'un monument.

Le 24 janvier 2019, la maison Christie's à Paris vendra aux enchères la garde-robe de Catherine Deneuve dessinée par Yves Saint Laurent pendant près de quarante ans. Portée par l'actrice à la ville comme à l'écran, cette collection personnelle, emblématique du style du couturier, illustre une époque où l'amitié prévalait sur le marketing.

En moins de dix ans, le solaire Simon Porte Jacquemus est devenu une figure incontournable de la mode française. Au point d'en incarner à lui seul le renouveau ? Le trublion de 28 ans est passé maître dans l'art d'attirer l'attention. Répondant à totues les sollicitations médiatiques, peaufinant son storytelling à travers son compte Instagram, et sachant monter en épingle le moindre "évènement" comme lors du lancement, cet été, de sa première collection homme. Si ce natif du Sud agace parfois, ses références méditerranéennes séduisent. Et sa mode joyeuse se vend bien.

Une révolution feutrée se joue dans les arrière-cuisines de la féminité : après des décennies d'injonction au défrisage, de plus en plus de femmes noires et métisses laissent leurs cheveux au naturel. Une libération pas si facile à assumer quand il existe en France peu de produits appropriés et de coiffeurs formés à travailler ces fibres capillaires texturées. Heureusement, des salons se spécialisent, des lignes de soin apparaissent et des produits de beauté, à l'instar de ceux créés par Rihanna, voient le jour.

De gré ou de force, ils ont dû quitter les maisons de mode qu’ils dirigeaient. Et ont dû envisager l’après. De nombreux créateurs sont aujourd’hui dans la nature, loin d’un milieu qui les a longtemps célébrés. Si certains attendent de retrouver les studios, d’autres ont rebondi et su trouver d’autres chemins, loin du luxe.

Gamin du Bronx devenu milliardaire, il incarne le rêve américain. Blouson en jean des cow-boys, trench digne de Bogart ou chino des ouvriers, tous ses vêtements évoquent son pays. A 80 ans, le créateur est à l'honneur dans "Very Ralph", premier documentaire a lui être consacré, diffusé le 16 novembre 2019 sur OCS.

Depuis plusieurs années, la haute couture et le prêt-à-porter de luxe se fraient un chemin dans les maisons de vente aux enchères. Un marché qui ne rapporte pas autant que l'art, mais offre une grande visibilité aux Christie's, Sotheby's ou Artcurial, organisateur ces jours-ci d'une vente événement de pièces Martin Margiela.

C’est un espace gigantesque, au milieu du quartier du Marais, à Paris. Un méandre d’escaliers et de pièces encore hantés par celui qui, à partir de 1987, y demeura, y travailla, y organisa de mémorables dîners. Malgré la disparition, en 2017, du créateur Azzedine Alaïa, le 18, rue de la Verrerie reste un lieu plein de vie. L’immeuble, amené à devenir un musée, abrite toujours les ateliers de la maison, mais aussi une librairie, une boutique, un café. Et, surtout, l’immense collection privée de vêtements accumulés par le couturier franco-tunisien.

Comment peut-on penser prendre soin de son corps en pratiquant le yoga tout en portant des tenues synthétiques ? Une petite équipe d’étudiantes de l’Institut français de la mode a fait le pari de commercialiser avant la fin de l’année un vêtement de fitness sans matière dérivée du pétrole

Kim Kardashian, Nicole Kidman et Dua Lipa... A l’occasion de la 51e collection de haute couture de la griffe, le directeur artistique Demna a fait défiler, le 6 juillet 2022 à Paris, des stars mondiales mais aussi l’ancienne mannequin qui fut, dans les années 1960, la protégée de Cristobal Balenciaga.

Après le Maroc, l'Italie et la Grèce, Maria Grazia Chiuri, la directrice artistique de la maison Dior, a sollicité des artisans espagnols détenteurs de savoir-faire uniques pour sa collection Croisière 2023. Le défilé qui s'est tenu à Séville en juin 2022, a ainsi mis à l'honneur des techniques locales de broderie à la main.

Après la fourrure et les peaux exotiques, la laine... Les moutons mérinos, qui produisent cette fibre indispensable à la composition de nos pulls, manteaux et autres vêtements chauds non synthétiques, sont victimes de pratiques cruelles, notamment en Australie. Largement alerté par les associations, produisent la fibre pour des pulls et manteaux non synthétiques, sont victimes de pratiques cruelles, notamment en Australie. Largement alerté par les associations, le secteur de l’habillement ne peut plus fermer les yeux.