En croissance de 6,3 % en valeur, à 19,7 milliards d'euros, et de 4,4 % en volume dans les grandes surfaces françaises en 2020 selon Iri, le rayon crèmerie aborde toutefois 2021 avec prudence. Ces résultats positifs sont en effet liés à la crise de Covid-19 et aux épisodes de confinement, qui ont poussé les Français à acheter davantage pour chez eux. Cependant, les fabricants ont aussi dû faire face à une chute de la demande dans la restauration et à l'export.

Les PGC-FLS, produits de grande consommation - frais libre-service, auront été les grands gagnants de la crise de Covid-19 de 2020 dans la distribution française. Privilégiés par les consommateurs, ils s'envolent de 6,3 % en valeur, à 117,5 milliards d'euros, et 4,8 % en volume, là où les années précédentes ne dépassaient que rarement les +2 %. La crise a aussi fait apparaître de nouvelles tendances de consommation : l'e-commerce a explosé, +42,4 %, la proximité tire également son épingle du jeu à +8,6 %, de même que les supermarchés, +6,6 %, alors que les hypermarchés stagnent à +0,7 %.

Les acteurs du rayon ultrafrais doivent faire disparaître les emballages plastiques à usage unique d'ici 2040. 2030 sera une première étape sur cette voie puisqu'à cette date, 100 % des emballages devront être recyclables. Le secteur s'active donc pour trouver de nouvelles solutions d'emballage : plastique recyclé, polystyrène, verre, carton... Grands groupes comme petits fabricants sont concernés, mais se heurtent déjà à des freins liés au retard pris par la filière française de recyclage du plastique, ou au manque de matière première en ce qui concerne le plastique recyclé. Détails.

Le made in France devient une priorité en 2021 suite à la crise de Covid-19, qui a interrogé sur la souveraineté alimentaire française. Il se révèle également apprécié de Français qui cherchent à améliorer leur consommation. Pour les acteurs du rayon des produits frais non laitiers (traiteur, boucherie, charcuterie, volailles, fruits et légumes, saurisserie), ces exigences s'avèrent complexes à appréhender. Les coûts de production sont plus élevés en France et de lourds investissements sont nécessaires pour rapatrier la chaîne sur le territoire national.

Propriétaire de l'enseigne Grand Frais, le groupe Prosol veut se diversifier sur le web en 2021. Pour cela, il a lancé en mai 2021 Mon-marché.fr, son site marchand axé sur les produits frais. Il se concentre pour l'instant sur la ville de Paris mais compte se propager dans une dizaine d'autres villes en 2022. Offre, logistique, gestion des stocks, tout a été pensé pour satisfaire le client et lui apporter des produits frais chaque jour.

Il s'agit de garder le goût de vivre sans baisser la garde. Pour éviter que les marchands de malbouffe ne s'en mettent un peu plus dans la poche, continuons à soutenir les producteurs et les artisans qui nous font du bien. Voici quelques préconisations.

Le rayon de l'ultrafrais a connu de belles performances pendant la crise sanitaire, mais son potentiel de croissance est encore très important. Le CA du marché a progressé de 1,8% en cumul annuel mobile à fin août 2021 (tous circuits, source : Iri). Les industriels doivent trouver la bonne stratégie pour en tirer profit. Ils misent en priorité sur l'offre alternative (bio, végétal, chèvre, brebis, etc.). Ils font également des propositions de marchandisage avec pour objectif d'allouer la bonne place aux produits à forte rotation et répondant aux tendances actuelles.

Sur le marché français des produits traiteur libre-service, en hausse de 9,2% à 7,2 milliards d'euros, le traiteur frais emballé connaît une forte croissance à +15,6% (853 millions d'euros) en cumul annuel mobile au 3/10/2021, tous circuits. Dans ce contexte, les distributeurs, comme Système U par exemple, et les industriels cherchent à poursuivre leur progression sur ce marché, dont les principales catégories sont les entrées ou les produits apéritifs, les salades et les plats cuisinés. Ils poursuivent l'extension de leur offre. Des précisions sur les stratégies de quelques acteurs.

Les prémisses de l'association de Moez-Alexandre Zouari (propriétaire de Picard, Stokomani, Maxi Bazar) avec InVivo Retail, pôle distribution du groupe coopératif agricole français InVivo, se font jour dans le magasin Le Grand Marché Marnière, situé à Maurepas (Yvelines). Celui-ci a été refait à neuf et est un point de départ de la stratégie de Moez-Alexandre Zouari dans la distribution de produits frais : créer l'enseigne Grand Marché Frais d'Ici après l'été 2022. Elle se positionnera comme le concurrent de Grand Frais, mastodonte de 130 magasins et 2 milliards d'euros de CA.

Les entreprises positionnées sur le marché du frais non-laitier mettent en oeuvre des démarches de revalorisation de leur filière en 2022. Ces stratégies sont le fruit de coopératives, PME régionales, ou de partenariats entre distributeurs et producteurs.

Après avoir connu un emballement de l'offre et un effet positif dû au Covid-19, le marché français de l'ultrafrais végétal connaît un ralentissement en 2022. Mais les évolutions sont différentes selon les segments. Les alternatives végétales aux yaourts et aux desserts ultrafrais sont en baisse de 2,1% en valeur à 125,19 millions d'euros en cumul annuel mobile à juin 2022. A l'inverse, les alternatives végétales aux fromages sont très dynamiques avec une croissance de 422,7% en CAM à mai 2022 à 5,92 M EUR. Quel que soit le segment, les acteurs enreichissent leurs gammes.