Ce sont trois lettres nimbées de mystère que les spécialistes d'art les plus technophiles répètent en boucle : depuis un an, les "NFT"- sortes de jetons numériques faisant office de certificats de propriété pour des oeuvres virtuelles - agitent le milieu de la photo et de l'art contemporain. Cette bulle spéculative aux contours encore flous peut-elle s'élargir à d'autres champs ?

Au nom du "moins mais mieux", deux artisans ont mis en place un site où le consommateur accède à de bons produits, avec un rapport qualité-prix exemplaire. L'avenir du commerce numérique à visage humain.

Aux Etats-Unis, le groupe de grande distribution Walmart (CA de 559 milliards de dollars dans le monde, dont la majorité aux Etats-Unis) parvient à résister au géant américain de l'e-commerce Amazon (CA de 386 milliards de dollars) grâce à sa transformation. De distributeur ancré discount, il est parvenu à devenir un acteur omnicanal. Un virage réussi grâce aux importants investissements dans la technologie et la supply chain, à sa politique d'acquisitions d'entreprises, l'intégration du digital dans son parc de magasin et d'innombrables tests pour trouver la bonne formule.

Deux types d'acteurs prennent position sur le marché français du quick commerce : d'une part, les start-up spécialisées telles que Gorillas, Getir, Cajoo ou encore Gopuff ; et d'autre part, des acteurs plus ou moins jeunes qui se sont diversifiés vers ce segment comme Frichti, La Belle Vie, Franprix ou Yango Deli. Si la première catégorie est en pleine expansion, la seconde, plus prudente, mise sur des synergies avec les activités historiques.

La numérisation du commerce est loin d'être achevée comme en témoigne les fonds levés par les start-up du secteur du e-commerce, de la livraison et de la logistique, de la food tech, et des sociétés oeuvrant dans les domaines du marketing, du paiement et des données en 2021. Elles ont réalisé 146 levées de fonds et plus de 3,3 milliards d'euros ont été investis en capital-risque, soit 28% des 11,6 mds EUR levés par tout l'écosystème des start-up français d'après les estimations du cabinet EY.

Début 2022, la start-up allemande de livraison de courses à domicile Gorillas est entrée en négociations exclusives avec sa rivale française Frichti en vue de l'acquérir. Depuis sa création en 2020, Gorillas s'est développé très rapidement dans huit pays d'Europe, a levé 1,3 milliard de dollars, et a atteint le statut de licorne d'envergure européenne. L'opération constituerait un très gros acteur, et le leader, dans le secteur du quick commerce en France. Ce marché, encore jeune, compte une dizaine d'acteurs en France et commence déjà sa consolidation. Explications et détails.

Créé en 2015, l'e-commerçant néerlandais Picnic, positionné sur le créneau de la livraison de produits alimentaires s'attend à atteindre le milliard d'euros de CA en 2021. Un montant semblable à celui levé auprès d'investisseurs (995 millions d'euros, dont 600 M EUR en septembre 2021) pour poursuivre son développement dans son pays natal, ainsi qu'en Allemagne et en France.

Les distributeurs et fournisseurs positionnés sur le marché français souhaitent améliorer la fiabilité des données des fiches produits, encore entrées à la main la plupart du temps. Un besoin renforcé par l'essor des ventes en ligne et qui, s'il a concerné en premier lieu les produits alimentaires, s'est étendu à divers secteurs : produits de grande consommation, habillement, bijouteries, etc.

Pour gagner des parts de marché en France, les jeunes acteurs du quick commerce (livraison à domicile en quelques minutes) misent tous sur la publicité. L'objectif est de faire connaître leur marque et de créer la préférence auprès des consommateurs. Les levées de fonds sont en partie employées à cet effet, avec pour finalité de créer un nouvel usage. La bataille se joue dans la rue (publicité extérieur) et sur les réseaux sociaux. Explications avec des exemples. Données chiffrées : les dépenses publicitaires des quick commerçants ont atteint 13,96 millions d'euros en 2021 d'après Kantar.

A Aix-en-Provence, l'enseigne française de grandes surfaces Carrefour et le spécialiste français du transport de marchandises et de la logistique Stef on noué un partenariat particulièrement efficace dans le domaine de l'e-commerce au sein de l'entrepôt d'Aix-en-Provence. Déjà destiné auparavant aux Carrefour Market du Sud-Est, il a été réaménagé en 2021 sur une partie de 6 000 m2 vouée au e-commerce, d'une part pour le drive et d'autre part pour la livraison à domicile. Fonctionnant 7 jours sur 7 et 24 h/24, l'entrepôt est approvisionné comme un hypermarché.

Ankorstore, Contentsquare, Exotec, Meero, Mirakl et Younited : ces start-up ont pour point commun d'être positionnées dans le domaine des solutions B to B pour l'e-commerce et d'avoir atteint le rang de licorne. Elles ont profité de l'accélération des entreprises dans le domaine de la vente en ligne dans le contexte de la crise sanitaire en 2020 et 2021. Les solutions clés en main de ces retail tech présentent de véritable atout pour les clients.

S'il est loin d'être un thème de premier plan, le numérique est cependant un sujet de campagne qui émerge dans tous les programmes. Les enjeux semblent communs à tous les candidats, mais les propositions reflètent, elles, l'idéologie des partis.