Leader du marché français de la veille média, évalué à 100 millions d'euros à l'échelle nationale et 4 à 5 milliards de dollars au niveau mondial, le groupe d'origine britannique Kantar va être impacté à partir de 2022 par l'instauration en France du droit voisin au droit d'auteur dans la presse. Cette nouvelle loi pourrait obliger Kantar à payer à la fois les droits d'auteur et les droits voisins aux éditeurs de presse. L'entreprise veut éviter ça, alors qu'elle reverse déjà 30 millions d'euros par an aux éditeurs, principalement via le CFC (Centre français de droit de copie).

Pour Philippe Moati, professeur d'économie à l'université de Paris et cofondateur de l'Observatoire société et consommation, les grandes places de marché virtuelles, dont l'américaine Amazon est le modèle type, ont fait émerger un nouveau fonctionnement : le capitalisme de plateforme. Celui-ci met en relation des vendeurs et acheteurs dans le même espace et tend désormais à se répandre à l'ensemble des secteurs d'activité.

Le capital esthétique intervient de manière décisive dans la victoire électorale, en particulier auprès des électeurs de droite et des moins informés. C’est le propos du livre de ce professeur en sciences politiques.

Auteur de "Ma santé, mes données. Comment nous semons nos informations les plus précieuses et pourquoi elles sont si convoitées", paru en 2021, Coralie Lemke alerte sur la propagation des données personnelles de santé. Entre 2013 et 2020, le volume des données de santé a été multiplié par 15 dans le monde. Elles attirent de plus en plus la convoitise, notamment des acteurs technologiques qui se positionnent de manière croissante sur le secteur sanitaire via les objets connectés de santé.

Le journaliste Guillaume Pitron est l'auteur de plusieurs ouvrages sur l'écologie, notamment "La Guerre des métaux rares" paru en 2018 et "L'Enfer numérique, voyage au bout d'un like", publié en 2021. Il alerte sur la consommation des technologies numériques, qui consomment déjà 10 % de l'électricité produite dans le monde et génèrent 4 % des émissions de CO2. Selon lui, un monde "dématérialisé" ne s'avère ainsi pas du tout plus vertueux pour la planète, et ce malgré les communications allant dans ce sens des géants de la tech.

C’est à deux pas de la place de la République que nous retrouvons Jean-Marie Cavada. Venu de l’Ouest parisien, c’est avec joie qu’il retrouve l’arrondissement où il débuta le journalisme 60 ans plus tôt. Dans un local de l’ORTF, l’ancêtre de Radio France, il y classait les disques pour l’antenne. Des décennies plus tard, les médias ont embrassé le digital. Pour le meilleur, mais aussi pour le pire. Après une brillante carrière dans l’audiovisuel, Jean- Marie Cavada mène désormais un combat politique contre les excès des champions mondiaux du numérique.

Production, distribution, consommation, voilà les trois piliers de l'économie de la presse, un secteur qui se confond désormais avec le numérique, les médias et les plateformes en ligne. Cependant, elle bénéficie désormais plus aux Gafa qu'à la presse française, qui a perdu 71% de ses revenus à leur profit, depuis 2000. La publicité digitale (75% du marché en France détenus par Google et Facebook) est insuffisante pour financer la presse, qui doit compter aussi sur les abonnements numériques (qui sont passés de 20 à 50% en six mois, en 2020). Quelques données chiffrées.

Black Tiger est un éditeur français de logiciels B2B dédiés à la gestion des données personnelles. Créée en 2015, l'entreprise a fait du traitement éthique des données sa spécialité. Sa nouvelle CEO, Anne-Tania Desmettre, fait le point sur l'impact du règlement général sur la protection des données (RGPD) de l'Union européenne pour les entreprises et les investissements de Black Tiger menés dans ce sens. Pas de chiffres.

Banques et banquiers n'ont pas bonne presse, en France. Face à de nouveaux usages et de nouvelles attentes du client, confrontés à de nouvelles règles, et concurrencés désormais par le digital, les banquiers connaissent plus qu'une simple crise de confiance. Ils vont désormais devoir faire évoluer le métier. Mais reste à savoir quels contours lui donner. Explications et détails. Pas de chiffres.

Les offres de vidéos à la demande par abonnement sont de plus en plus nombreuses en France en 2020. 49% des foyers possèdent un abonnement de ce type au cours de l'année, contre 36% en 2019. Les plateformes rivalisent d'originalité pour attirer de nouveaux spectateurs. Entretien avec Thomas Follin, directeur général de Salto, la première grande plateforme française par abonnement pensée pour le public français. Tableau des principaux protagonistes de la SVoD en France et leurs actionnaires par ordre alphabétique. Quelques données chiffrées.

Les algorithmes prennent une place de plus en plus importante dans la société en 2020. Ils permettent d'automatiser le traitement de grands volumes de données, tout en simplifiant les tâches qui leur sont attribuées. Pourtant, ces outils technologies sont loin d'être parfaits. Nourris de nombreuses données, ils ne sont que le résultat de leur exploitation : si les données sont corrompues, peu représentatives ou faussées, l'algorithme le sera également. Il n'est finalement jamais neutre, et les discriminations sexuelles ou raciales de l'époque s'y retrouvent.

Progressivement, les opérateurs de télécommunications français deviennent des distributeurs multi-services. Presse et médias, sport et cinéma, services bancaires sur mobile, domotique et maison intelligente, ou encore e-santé et télémedecine... Sur un marché des télécoms mature concurrentiel, tous ambitionnent de continuer à gagner du terrain et à diversifier leurs sources de revenus. Leur stratégie, sur le marché domestique, vise surtout à créer des offres dépassant la simple fourniture de connectivité et à se positionner comme des acteurs plus globaux de la vie digitale.

Elles sont appelées les Gafa : Google, Apple, Facebook et Amazon sont quatre entreprises devenues incontournables dans la société de 2018 tant leurs produits et services sont omniprésents. A un point tellement avancé que certains s'inquiètent de la place prise par ces sociétés, d'un point de vue économique mais aussi de plus en plus politique et social.

La biométrie au secours de l'identification en ligne.

D'un loisir de passionnés, le jeu vidéo est devenu en quelques années en France une industrie culturelle puissante, la deuxième en 2016 avec un marché de 3,46 milliards d'euros, en hausse de 4 %. Plus de la moitié de la population dit s'adonner à cette pratique et la filière regroupe près de 830 entreprises. Au coeur des nouvelles technologies comme la réalité augmentée, le jeu vidéo est devenu tendance et intéresse toutes les tranches de la population.

Pour Emmanuel Macron, début 2018, il devient nécessaire de réinventer l'audiovisuel public qui semble incapable de faire face aux nouveaux enjeux du secteur. Ce dernier se retrouve totalement bouleversé par de nouveaux usages, sous l'effet de l'abondance des programmes accessibles gratuitement, de la multiplication des écrans, et de la délinéarisation avec une consommation à la demande. A cela s'ajoute l'arrivée de nouveaux concurrents, du côté des opérateurs de télécommunications, et depuis l'étranger comme par exemple Netflix qui est le véritable symbole d'un marché devenu mondial.

Dans le secteur bancaire français, les principales avancées technologies concernent les procédés de paiement qui se dématérialisent. En témoigne le large succès des systèmes de règlement sur Internet de type Paypal. Mais le web n’a pas le monopole de la dématérialisation des transactions. En France, 60 % des dépenses de consommation courante des ménages sont en effet réglées par carte bancaire, pour 15 % des achats réglés en cash. Et dernièrement, c'est le paiement sans contact qui se démocratise. Les transactions en argent liquide s'amenuisent toujours plus sans pour autant disparaître.

Nos libertés sont-elles menacées par les nouveaux géants de l’économie numérique ? Pour l’économiste Jean-Hervé Lorenzi, la réponse est sans ambiguïté oui. Avec son co-auteur Mickaël Berrebi, le président du Cercle des économistes en fait la démonstration dans son dernier ouvrage "L’avenir de notre liberté".

Depuis 5 ans, l'intelligence artificielle (IA) connaît une accélération inédite, dans le monde, grâce à une grande quantité de données disponibles gratuitement et à bas coût, à la puissance des calculs et, désormais, à de nouvelles méthodes algorithmiques comme l'apprentissage profond. Concrètement, elle prend la forme de logiciels avec à la clé de multiples nouveaux services et applications pour le grand public comme pour l'entreprise.

Dans un environnement médiatique globalement mouvement en 2017, marqué par les profondes métamorphoses des usages, et la nécessaire transformation des modèles économiques et éditoriaux, le média radio tire son épingle du jeu et semble mieux résister que ses homologues de la presse et de la télévision. Près de 8 Français sur 10, soit 43 millions de personnes, l’écoutent 3 heures par jour, la radio restant le média le plus crédible aux yeux des Français, selon le baromètre 2017 du journal "La Croix".

Dans le secteur de la grande distribution, la réinvention du point de vente et de l'acte d'achat est en marche, alors que de nouveaux concepts de magasins fleurissent à travers le monde. La force disruptive du e-commerce n'est pas étrangère à la multiplication de ces nouvelles propositions commerciales. A l'heure où les clients veulent "tout, tout de suite", l'enjeu pour les enseignes est d'offrir une vraie expérience à ces derniers et de se montrer à la hauteur de leurs attentes.

Avec des transactions estimées à plus de 28 milliards d'euros en Europe en 2016, l'économie collaborative est en plein développement. Le cabinet de conseil et d'audit PwC Experience Center a chiffré le phénomène dans une étude identifiant 5 principaux secteurs (la finance, l'hébergement, le transport, les services à la personne et les services aux entreprises), comptant 275 entreprises actives sur le continent. Il confirme le développement de ce marché, qui devrait être multiplié par 20 en une dizaine d'années, pour atteindre les 570 milliards d'euros de volume d'affaires en 2025.

Le combat contre les fake news semble perdu d’avance. Et nous n’avons encore rien vu.

Des années après l'arrivée d'Internet, la presse ne s'est toujours pas pleinement adaptée au numérique en 2018. Alors que le papier souffre et que les éditions digitales sont celles qui se vendent le mieux, elle peine pourtant à établir des business models stables et à trouver un équilibre. Cela est notamment dû à la présence, sur le net, de grandes plateformes comme Facebook ou Google, qui "ont pris le pouvoir dans la distribution". Les lecteurs n'ont plus besoin d'aller sur les sites de presse, ils peuvent trouver l'information directement sur ces plateformes qui servent de relais.

Le digital a pris le pas sur la presse chez les annonceurs : en 2006, en France, le premier ne représentait que 3,5 % de l'achat média, contre 45 % pour la presse. Onze ans plus tard, le digital est monté à 36 %, alors que la presse a chuté à 18 %. Et pour les éditeurs de presse, les investissements publicitaires n'ont pas simplement basculé du physique vers le numérique : ils ont entre temps été happés par des acteurs tels Google ou Facebook, qui tiennent d'une main de fer le marché de la publicité sur le web.

Du haut de ses 50 ans passés dans la communication, le publicitaire Jacques Séguéla voit d'un mauvais oeil la mainmise des GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) sur le marché. Dans son ouvrage paru en 2018, "Le diable s'habille en GAFA", il dénonce leur monopole qui empêche tout nouvel acteur d'émerger, si ce n'est pour être directement racheté par l'un des quatre géants du net.

Il y avait eu le commerce électronique, les réseaux sociaux, l'économie du partage et le cloud, il y aura désormais la blockchain. Cette nouvelle technologie, qui s'est véritablement installée en 2018, s'impose comme l'une des grandes disruptions actuelles. En permettant le stockage et la sécurisation des informations, la blockchain s'impose comme un outil clé à l'heure du big data et de la traçabilité des produits. Le fait que le système soit décentralisé et infalsifiable ajoute aux avantages de cette technologie.

2,5 trillions d'octets de données sont générés chaque jour dans le monde en 2018. Un nombre colossal qui permet de mieux comprendre pourquoi le big data est en train de prendre une place aussi importante. Il pourrait rapporter chaque année 3000 milliards de dollars aux principaux secteurs de l'économie d'après un rapport du cabinet McKinsey Global Institute.

Course à l'armement des clubs, 'absurde" marché des joueurs, empire de la précarité, absence de suspens sportifs... L'économie du football risque la surchauffe selon Pierre Rondeau, économiste du sport et co-auteur, avec Richard Bouigne, du livre "Le foot va-t-il exploser". Optimiste, l'auteur refuse de tomber dans le catastrophisme et détaille même des solutions pour protéger ce sport des excès et des dérives de l'ultralibéralisme qui le gouvernent.

Les groupes de télévision français voient leurs modèles industriel, économique et culturel bouleversés par les FAANG (Facebook, Amazon, Apple, Netflix et Google). Un changement qui s'opère alors que les usages ont été modifiés, avec une consommation de la télévision à la demande et multi-écrans, et ce à tous les pages. Preuve du succès des nouveaux venus, le temps passé sur les plateformes atteint les 3 heures par jour pour les utilisateurs les plus mordus. Cela n'est pas sans impact pour la publicité, avec un transfert massif des recettes des médias classiques vers Internet.