La vitalité et la puissance romanesque au sein d'une fresque d'ampleur documentée où les vibrations d'une époque se retrouvent dans le comportement des personnages, notamment leur rapport à l'argent et à la morale. Tout ce qu'on avait adoré dans "Illusions perdues", l'adaptation du roman de Balzac (voir no 729, novembre 2021), est exacerbé dans "D'argent et de sang", la série de Canal+ que Xavier Giannoli nous explique avoir réalisée comme un long métrage de plus de dix heures. À partir du livre-enquête de Fabrice Arfi, Giannoli raconte l'incroyable arnaque des quotas carbone.

Retour au pays pour après la Palme obtenue pour Hirokazu Kore-eda qui, après la Palme obtenue pour "Une affaire de famille" en 2018, était parti tourner en France l'injustement mal-aimé "La Vérité" (2019), puis en Corée, "Les Bonnes Étoiles" (2022). Souvent résumée et réduite à de sempiternelles bluettes sociofamiliales, souvent caricaturée comme mièvre et peu inspirée en matière de mise en scène, jugée "transparente" (sic), l'oeuvre du cinéaste sexagénaire ne cesse de surprendre au gré d'expériences, de réinventions et de remises en question narratives et surtout formelles.

Avec "Douze Mille", Nadège Trébal signe un film inspiré sur les liens entre le désir et l'argent. Rencontre avec la réalisatrice et une partie de son équipe.

Avec "La Cordillère des songes", Patricio Guzman fait dialoguer l'histoire du Chili et ses somptueux paysages. Rencontre avec un des plus grands documentaristes vivants.

A l'heure où une nouvelle tendance de la critique féministe voudrait s'imposer, nous avons lu le regard féminin d'Iris Brey. Une imposture selon nous. L'analyse se poursuit avec l'interview de la philosophe et psychanalyste Sabine Prokhoris intitulée "Le "female gaze" n'est pas un concept mais un slogan inconsistant".

A l'occasion de la sortie française de "5 est le numéro parfait", nous avons rencontré Toni Servillo. Portrait d'un homme de théâtre et d'une star italienne trop mal connue du public français.

Avec "Sympathie pour le diable", Guillaume de Fontenay brosse un portrait saisissant d'un reporter de guerre pendant le siège de Sarajevo en 1993. "Transfuge" a rencontré une partie de l'équipe du film.

Edité par Pathé dans une version restaurée, "La Roue" d’Abel Gance est un chef-d’oeuvre expérimental et lyrique à découvrir absolument.

Avec "Effacer l'historique", Gustave Kervern et Benoît Delépine signent une comédie hilarante sur notre addiction aux nouvelles technologies. Portrait de Benoît Delépine, l'ancien Guignol.

Avec "Gagarine", Fanny Liatard et Jérémy Trouillh réinventent l'imaginaire du film de banlieue à la française. Et réalisent enfin l'anti "Les Misérables". Portrait de deux cinéastes voyageurs.

Dans "A Dark-Dark Man", le réalisateur kazakh Adilkhan Yerzhanov réalise un superbe polar, à la fois burlesque et spiritualiste. Portrait d'un auteur prometteur.

Avec son dixième long métrage, "Wahou !", Bruno Podalydès poursuit son exploration amusée de la société contemporaine, cette fois sous l'angle de la fièvre immobilière. Né avec la grande vague des jeunes cinéastes des années 1990 (Desplechin, Kahn, Klapisch, Lvovsky... ), il s'en singularise par son obédience fidèle à la comédie, son sens de la troupe d'acteurs, ses références très personnelles (de Hergé à Jean Renoir ou Alain Resnais) mais aussi par son goût des objets détournés, des novlangues absurdes et des trouvailles poétiques.

A Truffaut lui faisant part de son désarroi concernant "Le Grand Alibi", Hitchcock fit la réponse devenue célèbre : « Pourquoi est-ce qu'aucun personnage n'est réellement en danger ? Parce que nous racontons une histoire dans laquelle ce sont méchants qui ont peur. C'est la grande faiblesse du film, car cela brise la grande règle : plus méchant est le méchant, plus réussi sera le film. » Règle d'or de tout scénariste : pour donner du relief à un film, il faut obtenir un bon méchant.

"Killers of the Flower Moon". Un titre poétique à l'image de Martin Scorsese : la violence y épouse la douceur des fleurs. Le film, certainement l'un des meilleurs parmi les derniers du cinéaste, ne se contente pas de reposer sur la réunion tant attendue entre les deux acteurs fétiches : Robert De Niro et Leonardo DiCaprio. C'est aussi l'un de ceux où Scorsese arpente des terres nouvelles : les grands espaces d'une réserve indienne et l'effervescence d'une ville-champignon.

Si le geste fondateur de la modernité picturale consiste à regarder le peintre en train de créer ("Les Ménines" de Vélasquez), il en est de même pour le cinéma qui, très tôt, s'est plu à représenter son propre processus de fabrication.

Plusieurs semaines se sont écoulées depuis la première projection cannoise du quinzième film de Catherine Breillat et le souvenir en demeure très net. Rien d'étonnant à cela tant la clarté et la limpidité sont les maîtres-mots de "L'Été dernier".

Le nouveau cinéma roumain nous a habitués aux récits qui commencent de manière calme, presque anodine, pour basculer brusquement dans l'inattendu, à la faveur d'une rupture de ton. Pour ses débuts dans la fiction, Alexandru Belc part d'une chronique amoureuse entre adolescents, dans des années 1970 minutieusement recréées (même les sous-vêtements semblent vintage), au rythme de la musique rock de l'époque. Celle-ci est retransmise par Metronom, une émission clandestine qui donne son titre au film.

Frédéric Mercier livre la critique du film "Le Disciple" de Chaitanya Tamhane.

Entretien avec Thomas Salvador, qui signe un film sur la montagne, comme vous ne l'avez jamais vu. L'évènement de la Quinzaine des réalisateurs à Cannes.

Les grandes oeuvres ont souvent un tournant d'avance. On ne s'attendait pas à retrouver le cinéaste des grandes conversations et des contes urbains dans un village montagneux, au côté d'un père bûcheron taiseux confronté à l'installation prochaine d'un site de « glamping » (camping glamour) au mépris de l'eau et de la faune locales. Dans les paysages qui portent la musique d'Eiko Ishibashi, Ryusuke Hamaguchi a tourné une fable écologique magistrale, qui verse dans le drame en retenant ses effets et son message.

On entendit, aux derniers jours de cette 74e Berlinale, pleurnicher quelques festivaliers qui regrettaient le départ de Carlo Chatrian, châtié par une (forcément) méchante ministre de la Culture allemande, Claudia Roth, et remplacé par une directrice artistique anglaise (forcément) vendue, Tricia Tuttle. Saint-Carlo, crucifié sur l'autel Netflix après un chemin de croix le long d'un tapis rouge déserté par les vedettes américaines et pas assez accueillant pour le cinéma d'auteur allemand. Joli roman !

C'est l'une des pages les plus méconnues de la littérature américaine. Une page arrachée par les critiques français au grand livre de l'Ouest. Lesquels croyaient tout savoir, avoir tout lu, tout compris. À cause de mauvais films et surtout de pulps publiés dans des revues sans ambition, on a cru la littérature western des années 1940 et 1950 infantile, bas de gamme, courte de vue. On pensait que tous ses auteurs écrivaient à la va-vite, ne faisant que reproduire les clichés les plus pittoresques, les intrigues les plus éculées.

Avec "Le Genou d'Ahed", Nadav Lapid signe un film qui carbure à l'urgence et à la rage. Mais aussi à la pensée.

Avec "Les 2 Alfred", Bruno Podalydès réalise une satire féroce sur l'emprise des nouvelles technologies. "Transfuge" l'a rencontré ainsi que sa joyeuse troupe de comédiens.

Rencontre avec Renate Reinsve et Joachim Trier pour un film d'amour d'aujourd'hui, "Julie en 12 chapitres".

La Cinémathèque de Toulouse a l'excellente idée de programmer un cycle sur la Hammer, du 12 octobre au 10 novembre 2021. Et un nouveau coffret de Tamasa sur la Hammer est disponible. PAR

Il est à la tête du navire-amiral de la cinéphilie à la française. Rencontre avec Frédéric Bonnaud, directeur de la Cinémathèque.

Du 15 au 22 juin 2017, le Champs-Elysées Film Festival brillera de tous ses feux. Rencontre avec Sophie Dulac, sa présidente.

Le très remarqué "Ana, mon amour" a décroché l'Ours d'argent de la meilleure contribution artistique lors de la dernière Berlinale. Rencontre avec le réalisateur, Calin Peter Netzer

Rencontre avec Charles Gillibert, pour qui la production est un sport de combat.