Sempiternels boucs émissaires, les agents publics sont dans la mire du gouvernement Macron, qui veut leur appliquer les recettes du secteur privé. Une impasse que dénonce le chercheur Luc Rouban. "Marianne" est allé à la rencontre de celles et ceux qui oeuvrent à l'intérêt général et dont le travail constitue un véritable "trésor public". Sommaire. Nos fonctionnaires sont formidables. Paroles d'agents. "M. le Président, osez les vraies réformes !", Luc Rouban.

Les Etats occidentaux se révèlent incapables de réguler les grandes firmes technologiques, qui montrent une ambition de plus en plus démesurée pour dominer les individus et les sociétés. Ils ne sont même pas en mesure de leur faire payer des impôts. Le débat sur la nécessaire séparation des activités de Google, la plus emblématique d'entre elles, rebondit.

Au-delà du mouvement estudiantin, la particularité de Mai 68 en France réside dans l'ampleur et la durée de la contestation sociale dans les entreprises.

A l'occasion des 40 ans du magazine économique "Alternatives Economiques", panorama des transformations stratégiques menées au sein du journal et décryptage de l'évolution de l'information économique. Sommaire. A quoi servent les économistes ? Pour les hétérodoxes ont échoué. Grandes et petites misère du journalisme économique. Une autre économie, oui, mais laquelle ? Petit journal deviendra grand. L'économie comme vous ne l'aviez jamais lue. Denis Clerc, fondateur d'"Alternatives économiques" : "Même sans capitalistes pour les soutenir, notre navire tient bon la barre". Dossier.

Avec la pandémie de Covid-19 en 2020 la production de masques médicaux en France a connu un coup d'accélérateur exceptionnel. Commandes publiques, investissements ou encore subventions : l'Etat se donne les moyens de relocaliser et de reconstruire la filière. Détails. Quelques données chiffrées.

Pénurie de masques, de tests, de respirateurs, misère des hôpitaux et des salaires des soignants, poids de la bureaucratie tatillonne... A l'occasion de la crise sanitaire, les Français, attachés à leurs services publics, ont constaté avec effarement l'impréparation de leur Etat. Alors que le président leur parlait de "guerre", ils se sont sentis trahis par ceux qui avaient en charge de la préparer. D'où vient cette impéritie des pouvoirs publics au plus haut niveau ? Quelles implications sur la scène politique ?

En lançant sa marques de jeans 1083, Thomas Huriez a poursuivi l'objectif de recréer une filière du jean en France, de la matière première à la confection. Il a implanté son entreprise à Romans-sur-Isère (Drôme), un territoire à l’identité industrielle forte. Sa société est passée d'un CA de 200 000 euros en 2013 à 8 millions d'euros en 2020, avec 40 000 jeans vendus sur un volume annuel de 89 millions en France. Elle emploie 70 personnes en direct et 150 avec les sous-traitants. Interview du dirigeant qui revient sur son modèle économique pour intégrer ses coûts de production.

La France devrait à nouveau se doter d'une filière complète de lin textile dès 2020 lorsque l'usine de l'entreprise spécialisée Emanuel Lang, située dans le Haut-Rhin, entrera en service. Bien qu'elle possède 75 % des cultures de lin, la France avait délaissé le reste de la filière, peu à peu absorbée par la Chine qui regroupe aujourd'hui 90 % de l'activité de filage et de transformation de cette matière textile. Un constat que le groupe français de tissus Velcorex, propriétaire d'Emanuel Lang, n'acceptait pas, et a donc tenté de changer.

L'ex-PDG de France Télécom comparaît devant les juges pour harcèlement moral. Il est l'archétype du dirigeant industriel français fasciné par la mondialisation.

Les géants du luxe français sont les nouveaux mécènes du marché de l'art. La Fondation Cartier expose les artistes-africains ou sud-américains boulevard Raspail, à Paris, la "Pinault collection" s'installera fin 2019 dans l'antique Bourse du commerce, tandis que la Fondation Louis Vuitton pratique l'"artketing", où les oeuvres soutiennent les marques et réciproquement. Les dons très élevés promis par les groupes de luxe pour la reconstruction de Notre-Dame ne sont que l'un des aspects de leur stratégie pour investir les secteurs de l'art et du patrimoine. Décryptage. Pas de chiffres.

A l'heure du bilan du conflit sur la réforme des retraites, la nouvelle secrétaire générale du travail (CGT) ne verse pas dans les lendemains amers. Sophie Binet s'appuie sur les acquis de ce mouvement unitaire pour construire de nouvelles revendications communes et une nouvelle forme d'opposition. Il y a un avant et un après-réforme des retraites et les "acteurs" sociaux, terme qu'elle préfère à "partenaires", ne seront plus les mêmes. Ils sortent, à ses yeux, plus forts de ces longs mois de bataille.

Ce ne sont pas seulement de grands patrons, mais de véritables barons, car ils ne se contentent pas de diriger leurs groupes respectifs en managers habiles, ils en contrôlent le capital ; souvent avec des membres de leur famille. Certains, comme Bernard Arnault ou Vincent Bolloré, sont présents de longue date à l'avant-scène du capitalisme français et parfois même mondial. D'autres, à l'instar de Rodolphe Saadé ou de Daniel Kretinsky, sont montés plus récemment sur le podium hexagonal.

Le politiste Jean-Marie Pernot est ce qu'on appelle un chercheur engagé. Non seulement il dresse un constat sans concession de l'état dans lequel se trouve le mouvement ouvrier français et du danger d'effacement qui le guette à brève échéance, mais il ouvre dans son dernier essai, "Le syndicalisme d'après. Ce qui ne peut plus durer" (Edition du Détour), des pistes pour le sortir de sa double crise. Celle-ci se manifeste à la fois par le glissement de la négociation vers le simple accompagnement du capitalisme et par la radicalité qui n'embraye plus sur les travailleurs.

"De quoi avons-nous vraiment besoin ?" est le titre du nouvel ouvrage publié par le collectif Les économistes atterrés en 2021. Il tire son nom de la formule "besoins essentiels", mise en place durant la crise de Covid-19 pour définir les activités qui devaient continuer et celles qui pouvaient s'arrêter. Ces décisions ont fait débat, lorsque les hypermarchés sont par exemple restés ouverts afin de privilégier la consommation, tandis que les lieux culturels ou les écoles fermaient.

Le groupe textile Chamatex part à la reconquête du marché de la chaussure de sport avec son usine automatisée inaugurée en Ardèche en septembre 2021. Une première en France. Reportage. Détails. Quelques données chiffrées.

Crise chinoise, chute des prix du pétrole, craquements financiers : les signaux d'alerte se multiplient. Une situation qui rappelle la grande crise de 2008. Mais, cette fois, banques centrales et Etats n'ont plus guère de munitions. Tous aux abris !

La posture victimaire, voilà la bonne combine pour en appeler à la compassion universelle et tenter de faire oublier ses fautes. De Sarkozy à Gattaz, en passant par Tapie, tour d'horizon lacrymal.

La loi de 1905 figure dans notre panthéon législatif, à tel point que la laïcité qu’elle fonda est un de nos principes constitutionnels. A la suite de l’assassinat du professeur d’histoire Samuel Paty par un terroriste islamiste, c’est pourtant ce texte que le gouvernement a voulu refonder avec un projet de loi sur le respect des principes de la République plus proche de l’esprit concordataire, au travers notamment d’une tutelle sourcilleuse sur les associations gérant des lieux de culte.

En occupant les places, les Nuit debout ont percé le rideau médiatique. L'extrême gauche mouvementiste a trouvé dans la loi El Khomri un vecteur inespéré pour revenir dans l'espace politique en rêvant d'égaler Podemos.

En 2006, Jacques Généreux s'était taillé une place à part dans l'économie en publiant "La Dissociété", où il démontrait les ravages du capitalisme actionnarial et financier. Avec son dernier essai, intitulé "La Déconnomie", le professeur à Sciences-Po Paris et proche de Jean-Luc Mélenchon se livre à une dénonciation de la pensée orthodoxe en économie et de ses impasses théoriques. Surtout, en faisant appel aux sciences humaines, il parvient à expliquer de façon novatrice le fonctionnement des élites et l'aliénation du peuple, et trace un chemin pour les en délivrer.

Une dizaine de chercheurs en science politique et en sociologie ont planché, sous la direction de Stéphane Beaud et Gérard Mauger, sur la question et le thème qui ont donné son titre à l'ouvrage récemment paru aux éditions Rue d'Ulm : "Une génération sacrifiée ? Jeunes des classes populaires dans la France désindustrialisée". Florence Weber, directrice du département de sciences sociales de l'Ecole normale supérieure, en a rédigé la postface. "Marianne" l'a rencontrée.

Le directeur de la Fondation Terra Nova voit le "progressisme" comme une réponse à la crise sociale actuelle. Il publie cette semaine un essai éclairant, "Insoumissions.Portrait de la France qui vient".

De présidentielle en présidentielle, la crise de la construction européenne s'approfondit dans une certaine indifférence. Lors de la campagne du premier tour, les candidats ont évité de débattre au fond d'un sujet qui surplombe pourtant la politique française, comme s'il y avait plus de coups à prendre que d'avantages à en tirer. Il reste deux semaines pour s'y intéresser. Aussi, entretien avec François Morin, ancien membre du conseil général de la Banque de France, auteur de "L'Economie politique du XXIè siècle".

S'il ne reste qu'un Européen fervent, ce sera lui ! Le président du MoDem fustige la "haute trahison" de Barroso recruté par Goldman Sachs. Il constate la coupure entre Bruxelles et les peuples mais elle ne lui semble pas inéluctable si les chefs d'Etat et de gouvernement font preuve de courage et non de démagogie.

Sur ordre de François Hollande, le gouvernement est mobilisé afin de sauver l'activité de construction ferroviaire sur le site Alstom de Belfort. Pour comprendre la situation, il faut remonter à 2014, lorsqu'un deal désastreux a dépecé un des fleurons de l'industrie française, en enrichissant certains protagonistes.

Ecrit par des cadors de l'économie orthodoxe, "Le Négationnisme économique, et comment s'en débarrasser" est une charge violente contre les thèses non conformes à la science officielle. Un brûlot peu convaincant qui veut surtout museler le débat politique.

Emmanuel Macron affirme que le vrai clivage politique se situe désormais entre conservateurs et progressistes. Mais le concept, hérité des Lumières et de la gauche, n'est-il pas devenu un mot-valise permettant d'en abandonner d'autres - socialisme, par exemple - sans rien créer de nouveau ?

Emmanuel Macron affirme que le vrai clivage politique se situe désormais entre conservateurs et progressistes. Mais le concept, hérité des Lumières et de la gauche, n'est-il pas devenu un mot-valise permettant d'en abandonner d'autres - socialisme, par exemple - sans rien créer de nouveau ?

Généreux mécène, ce patron est un ami de François Fillon. Tellement "ami" qu'il a généreusement rémunéré son épouse pour un emploi de "conseillère éditoriale" qui n'a pas laissé de traces.

La construction européenne n'en finit pas de se présenter comme un casse-tête pour les penseurs de gauche, économistes en tête, qui se demandent comment faire du progrès social un de ses objectifs prioritaires. Provoquer une crise ou croire encore au cercle vertueux d'un renforcement démocratique ? Combattre au sein de l'UE ou sortir de l'euro ? Les réponses affluent... "Marianne" vous les résume.