Initiative stimulante de Camélia qui propose à notre curiosité cinq films de l'âge d'or du cinéma mexicain, c'e t-à-dire des années 1940-1950. De e cinéma, à cette époque, on connait surtout les films réalisés par Luis Bunuel.

Depuis le début des années 1990, Santosh Sivan est devenu l'un des plus remarquables directeurs de la photographie indiens, entre autres grâce à sa collaboration régulière avec Mani Ratnam, le meilleur réalisateur tamoul. Originaire du Kerala, au sud-ouest du pays, Santosh Sivan a essentiellement travaillé sur des productions des États méridionaux, Tamil Nadu, Kerala, Karnataka, qui sont aujourd'hui plus importantes en nombre que celles du Bollywood de Bombay en langue hindi.

Trois miniséries de qualités très diverses, sont arrivées simultanément sur les plateformes. Leur concomitance n'est que leur moindre lien. Plus profondément, toutes trois se déroulent dans la haute société, deux d'entre elles dans l'univers de la haute couture parisienne, quand la troisième met en scène des personnages qui sont les clientes de ces maisons de haute couture. Au centre de chacune de ces reconstitutions historiques, on trouve un créateur : les couturiers Christian Dior et Crist6bal Balenciaga, et l'écrivain Truman Capote.

L'actualité permet de revoir ou de découvrir, en versions restaurées, deux films qui inaugurèrent l'oeuvre de Claude Sautet : "Classe tous risques" (1960) et "L'Arme à gauche" (1965).

Imaginaire et paysage, ces deux mots résument à merveille le charme ineffable de "L'Homme tranquille" : John Ford transfigure en poète l'un et l'autre. Ce cinéaste, qui paraît si simple, est l'un des plus complexes qui soient.

Comme pour affirmer le rôle essentiel qu'il a tenu dans le néoréalisme, en 1953, Cesare Zavattini, aidé de Marco Ferreri et de Riccardo Ghione, a l'idée d'un "cinegiornale" (cinéjournal) qui proposerait dans les salles de cinéma des histoires vraies, interprétées par des acteurs non professionnels et qui mettraient en pratique les principes du mouvement. "L'Amour à la ville" en a été le premier et unique numéro, notamment à cause des ennuis qu'il rencontra avec la censure.

Bien des simplifications ont obscurci la réalité du "code" hollywoodien de bienséance. Un premier abus est intervenu dans l'appellation "code Hays" qui laisse supposer que c'était le bon vouloir (et les inhibitions et frustrations) d'un seul qui s'abattait arbitrairement sur le contenu d'un film.

Les Editions Collector proposées par Wild Side sont toujours un plaisir. Récemment, "L'Homme qui voulut être roi" (voir no 719, janvier 2021) en était un superbe exemple. C'est un film aussi sombre que celui de Huston était chamarré qui nous est ici proposé.

La colonisation et l'esclavage qu'elle suppose sont d'une actualité brûlante (les 30 ans de la loi Taubira, les célébrations de Napoléon qui rétablit l'esclavage, la polémique sur la présence ou non de Blancs à certains débats...). Le cinéma depuis ses origines a mis en scène maîtres et esclaves, dans l'Antiquité, dans le sud des Etats-Unis, à Rome, à Charleston ou à Atlanta. S'il a véhiculé des préjugés qui nous apparaissent maintenant comme intolérables, il a aussi reflété l'évolution des idées et des moeurs. Entre "Naissance d'une nation" (D.W.

Si la nudité fait partie du vocabulaire courant de la sculpture et de la peinture, sa figuration au cinéma ne va pas sans poser un certain nombre de problèmes. Les prétextes mythologiques ou allégoriques qui justifiaient l'absence de vêtement ne sont plus opérants dans le cas du 7e art, pour lequel le nu n'a rien de naturel. Dès les années 1930, il s'est heurté à un tir de barrage pudibond, avec l'adoption du code Hays aux États-Unis. Pendant trois décennies, filmer le nu a obligé à louvoyer, entre contorsions scénaristiques et paravents opportuns, y compris dans le cinéma d'animation.

Dès les années 1950, "Positif" se faisait l'avocat du cinéma de genre, alors peu prisé, en arborant en couverture "Bas les masques" de Brooks ou "Du plomb pour l'inspecteur" de Quine et en s'enthousiasmant pour Aldrich et Mann. L'intérêt envers le film criminel ne s'est jamais démenti jusqu'à cet ensemble qui l'embrasse dans sa diversité géographique (États-Unis, France, Italie, Espagne, Allemagne, Inde), tout en se limitant aux films des cinquante dernières années. Sommaire. Le jeu n'est jamais fini, de quelques récents "Sherlock Holmes".

Une rétrospective à la Cinémathèque française (du 31 octobre au 25 novembre 2019), des ressorties en salle régulières ainsi que des éditions DVD : le moment serait-il venu de sortir Mauro Bolognini du purgatoire ? On a brocardé son sens esthétique, longtemps considéré avec mépris comme celui de la belle image. L'ombre de Pier Paolo Pasolini a plané sur les cinq films de leur collaboration où le cinéaste a été perçu comme un frein à l'expression du scénariste. Mais les années aidant, le conteur, le directeur d'acteur, le « metteur en scène » au sens plénier du terme tiennent le coup.

Le musical est célébré dans le cadre prestigieux de la Philharmonie de Paris, notre partenaire pour ce numéro double (exposition « Comédies musicales, la joie de vivre du cinéma », du 19 octobre 2018 au 27 janvier 2019). On le dit souvent mal en point, on regrette les classiques du passé, et pourtant ... Son énergie et sa poésie innervent une grande part du cinéma contemporain, toutes nationalités et spécificités confondues. Il nous a semblé opportun d'y revenir, une vingtaine d'années après notre dernier numéro consacré au genre (été 1997).

Notre attachement à Todd Haynes s'est manifesté une nouvelle fois dans notre récente enquête auprès de nos rédacteurs sur les films les plus marquants de la dernière décennie et où il figurait parmi les cinéastes américains les plus cités. Tout en étant un metteur en scène en constant renouvellement et épris de recherches formelles, nous ne l'attendions pas avec "Dark Waters" dans un des genres les plus nobles et les plus courageux du cinéma hollywoodien.

On s'est peut-être hâté de voir en "Marie Stuart, reine d'Ecosse" un nouvel exemple de cette qualité britannique que l'on associe, avec une certaine condescendance, au genre du « film patrimonial ». C'est une forme héritée de la génération Lean, Reed et Asquith qui s'épanouit maintenant avec un certain bonheur dans les séries télévisées.

"Positif" n'avait jamais consacré de dossier à un cinéaste pourtant admiré par de nombreux rédacteurs. C'est donc ici un "oubli" qui est enfin réparé. Les textes réunis, sans s'être concertés, évitent tous le cliché du "Visconti grand antiquaire". C'est plutôt le pourquoi de cette recherche minutieuse des objets et du temps perdu qui émerge, avec une convergence notable avec les thèmes philosophiques du déclin et de la mort. Plutôt qu'un artiste tourné vers le passé, c'est un visionnaire qui s'impose, un agitateur d'idées et de concepts.

"Exposer Sergio Leone, sa vie et ses films inextricablement liés, c'est éprouver la formidable puissance d'un imaginaire cinématographique et suivre le destin d'un petit Romain du Trastevere qui aura beaucoup joué aux cowboys et aux Indiens avant de transformer les règles et les codes du western pour conquérir le vaste monde". Par ces mots, la cinémathèque française introduit son exposition et sa rétrospective consacrées au réalisateur Sergio Leone, dont l'oeuvre est magnifiquement sublimée par les accords d'Ennio Morricone. Mais pour Christian Viviani, il s'agit de plus que cela.

On revient souvent à George Cukor, puis on l'oublie, ou on le cite au passage, par exemple dans des courants de pensée qui minimisent le metteur en scène ("gender studies", "star studies", "queer studies"). Une rétrospective complète à la Cinémathèque française datant d'il y a une douzaine d'années déjà, nous avait fait découvrir ses premiers films, résolument "pre-Code" et parfois étonnants ("Positif" no 152, février 2007). En 2013, sortait un ouvrage collectif stimulant et inégal doté de propos inédits ("George Cukor.

Bien avant sa première réalisation, et jusqu'à son décès à l'âge de 90 ans, on retrouve Alberto Lattuada (1914-2005) dans plusieurs phases cruciales du cinéma italien. En complément de l'article, "Positif" publie deux textes d'Alberto Lattuada. Le premier est une lettre adressée à Arrigo Benedetti, directeur de l'hebdomadaire "L'Europeo" à propos de son film "La pensionnaire". Le deuxième est une préface de l'ouvrage de Enrico Oldoini consacré au film "La Ragazza" tourné par Lattuada. Enfin, une mise en lumière de Carla Del Poggio, comédienne et épouse de Lattuada.

Il y a fort à parier que "The New Pope" ne fera guère sortir Paolo Sorrentino du giron de Federico Fellini auquel certains (souvent ses détracteurs) le vouent. De toute face, il serait bien difficile d'ignorer une référence que le réalisateur lui-même n'a cure de cacher.

Les esprits chagrins qui ne manqueront pas de montrer du doigt ce qu'ils croient être démodé ou naïf chez Spielberg, devraient prendre la peine de voir ce que «montre » ("dénonce" serait déplacé et peu dans le ton du cinéaste) "The Post" à l'heure de l'administration Trump : les fake news fabriquées de toutes pièces, la vérité étouffée, la diabolisation de la presse à des fins de dissimulation politique, le sacrifice cynique des vies humaines.

Alfred Hitchcock arriva à Hollywood en 1939, sous contrat avec David O. Selznick, alors très occupé par la préproduction et le tournage d'"Autant en emporte le vent" ("Gone with the Wind", Victor Fleming - et d'autres-, 1939). Les engagements qui liaient le réalisateur et le producteur ne prirent fin qu'en 1947 ; entre-temps, Selznick, comme il avait coutume de le faire, gagna beaucoup d'argent en "prêtant" Hitch à d'autres studios (qui souvent le laissèrent plus libre).

Claude Rich emporte avec lui sa capacité inégalée au fil de sa carrière à endosser les rôles de personnage tantôt raffiné, tantôt maladroit, tant au cinéma qu'au théâtre.

"Wind River" est une hybridation entre thriller classique et western contemporain. Se déroulant au Wyoming, le film fait la part belle au paysage, partie prenante dans le dispositif visuel et scénaristique du film.

Quelle actrice symbolise mieux tout le cinéma français que Danielle Darrieux ? Certaines ont symbolisé une époque (Gaby Morlay et l'idéal conservateur lié à Vichy, Brigitte Bardot et la crise du "cinéma de qualité", Jeanne Moreau et la Nouvelle Vague, Catherine Deneuve et Isabelle Huppert l'après-Nouvelle Vague). D'autres, un instant (Cécile Aubry dans "Manon" de Henri-Georges Clouzot), d'autres encore ont suivi leur chemin, hors des modes (Simone Signoret, Emmanuelle Riva, Isabelle Adjani). Darrieux, elle, nous accompagne, présence rassurante et persiflante à la fois.

Saluons sans réserves la réussite de cette deuxième saison d'"En thérapie". La remarquable oeuvre originale israélienne de Hagai Levi ("Betipul"), puis l'adaptation américaine, non moins remarquable, de Rodrigo Garcia ("In Treatment"), étaient des modèles auxquels il était ambitieux de se mesurer. Le travail coordonné par Eric Toledano et Olivier Nakache sur la première saison, malgré quelques petits bémols, était à la fois courageux et habile, intégrant avec à propos le traumatisme des attentats terroristes de 2015 aux cinq trames mises en place par les créateurs d'origine.

C'est une belle idée des Films du Camélia de rendre hommage à Ninon Sevilla en trois films. Le public contemporain, qui n'a pas connu le phénomène qu'elle fut dans les années 1950, pourra se faire une idée assez juste de ce qu'elle a représenté à travers trois oeuvres particulièrement représentatives (assorties maintenant de nouveaux titres).

Ce sont deux des acteurs les plus populaires depuis 1960. Citoyens engagés, ce sont aussi des artistes au sens plein du terme. Être acteur ne leur a pas suffi : «handicapés» par un physique avantageux dont ils mesuraient pleinement le tort qu'il pouvait leur causer, il fallait qu'ils montrent qu'ils n'étaient pas ce qu'ils paraissaient être. La remise en question des apparences est passée par des choix d'acteurs courageux, par l'autodérision, par la défense d'idéaux démocratiques, par le souci des autres.

Steven Spielberg appartient à la génération des 'movie brats' ("les morveux du cjné"), appellation plus pittoresque et prétentieuse que le fourre-tout "Nouvel Hollywood" qui prévaut maintenant. Bien qu'il sût séduire quelques grandes figures de notre revue ( Robert Benayoun, par exemple), comparé à Coppola, Scorsese ou De Palma, Spielberg paraissait à la fois doué et sage.

Interrogé en fin de parcours sur la notion d'auteur, Fred Zinnemann répondait : « "Les Raisins de la colère" est un roman de John Steinbeck. Le scénario est l'oeuvre de Nunnally Johnson, mais c'est un film de John Ford. Sans faire de hiérarchie de valeur, prenez un opéra, "Les Noces de Figaro" par exemple. Ce n'est pas le "Figaro" du librettiste Da Ponte, ce n'est pas le "Figaro" du dramaturge Beaumarchais - c'est le "Figaro" de Mozart. L'opéra est porté par la musique, comme le cinéma est porté par des images animées. Le parallèle est évident.